© Peuples Noirs Peuples Africains no. 55/56/57/58 (1987) 277-283



L'INFORMATION AU CAMEROUN

Odile TOBNER

On a coutume d'opposer, dans le domaine de l'information, les pays du bloc soviétique, qui en sont sevrés et ceux du bloc occidental, qui en sont gavés. Ce qui montre que l'information est une marchandise. Même si c'est une marchandise d'un genre particulier elle suit en effet les lois de la marchandise. L'étatisation de la presse est logique dans une politique du tout état, comme la multiplicité des organes de presse l'est dans une économie de la libre concurrence. Croire qu'un des deux systèmes vaut mieux que l'autre relève du pari ou de la foi, pas de la raison. On peut en effet discuter à l'infini des mérites comparés de la prison et de la jungle comme lieux de vie. Ceux qui disent préférer la jungle sont probablement ceux qui ont réussi à s'y aménager des prisons douillettes, tandis que l'immense foule de ceux qui vivent emprisonnés dans la jungle rêvent d'un ordre enfin protecteur. S'agissant de l'information ce niveau zéro est celui du Tiers monde. C'est le champ de la libre concurrence dans l'étouffement, c'est-à-dire qu'on y cumule les vices de tous les systèmes sans bénéficier des avantages d'aucun. On ne peut s'y consoler du manque de liberté par la satisfaction de l'absence de licence, ni fermer les yeux sur la licence en se disant qu'on a du moins la liberté. Toutes les corruptions y ont le champ libre et aucune opinion ne peut s'y exprimer librement.

Cet état de fait est le résultat de l'histoire, qui a fait de ces lieux des terrains de chasse et d'exploitation sauvages, empêchant que s'y forme ou y subsiste aucun état ni aucune société viables. Le mal est assez criant et assez dangereux pour inquiéter même ceux qui l'ont répandu et en ont profité. On se refuse cependant à laisser opérer de véritables remèdes; ou la dictature d'un parti fondé sur une idéologie très forte, capable d'entraîner une foi collective, ou le libre jeu des opinions et des compétences. En intervenant sans arrêt pour contrecarrer le développement de l'un ou de l'autre de ces réflexes de vie de sociétés quasi mort-nées, il est évident que les puissants de la planète ne savent pas ce qu'ils font. Au lieu de cela ils entretiennent le rêve de créer de toutes pièces des sociétés idéales pour eux, policières pour l'opinion, libérales pour tout le reste de la marchandise.

Mais une telle chimère en impossible. La croissance et le développement de l'opinion sont inéluctables. Alors on peut toujours essayer de contrôler et de commander ce qu'on ne peut empêcher. On a vu alors naître et se développer une doctrine, habilement présentée sous couleur de « progressisme », selon laquelle il ne convenait pas qu'en matière d'information le sud consomme ce que produit le nord. L'inconvénient est que cette doctrine serait progressiste, en effet, si elle était radicale dans sa logique, c'est-à-dire si on recommandait au sud de ne plus consommer que ce qu'il produit en toutes matières. Nous sommes loin du compte. L'embargo est mis sur l'information et sur l'information seulement. L'illogisme même d'une telle politique la voue de toute évidence [PAGE 278] à l'échec. Il y a des lois en politique comme en physique. Certes l'action politique consiste uniquement à essayer de les tourner, mais on ne peut pas faire comme si elles n'existaient pas. Un pays qui n'a pas de monnaie nationale ni d'industrie nationale peut-il avoir une presse nationale ?

A travers l'exemple du Cameroun on peut voir comment cette politique de l'information fonctionne. Tout le terrain est occupé par un quotidien, le Cameroon-Tribune, qui est l'organe du pouvoir en place. Toute autre forme de presse ne peut que vivoter en marge, à condition de n'exprimer aucune forme d'opinion. Les journalistes et les professeurs sont les gens qui vont le plus facilement en prison si ce qu'ils disent ou écrivent gêne le pouvoir. Cependant le Cameroun se veut un pays d'économie libérale pour tout le reste et il compte sur ce libéralisme pour se développer. La police de l'information est, par contre, féroce. Comme au Gabon les medias : radio, journal, télévision sont au service du président. Bien qu'il y ait un parti unique, le rôle du parti n'est pas idéologique mais uniquement policier. C'est là la grande faiblesse, le talon d'Achille du système. La presse politique n'a pratiquement rien pour nourrir son discours en dehors de l'apologie du président.

Ce discours est censé cependant susciter l'enthousiasme et stimuler l'énergie de la population. Le but, en soi, est respectable, sinon louable. Il s'agit de construire un état prospère. L'accent, mis sur la seule prospérité, montre la faiblesse de l'option idéologique du régime. Cela risque en effet de déchaîner les appétits sans pour autant suffire à développer les moyens de les satisfaire. Par ailleurs en effet aucune information économique sérieuse n'est donnée pour concrétiser les enjeux de cette prospérité. La misère de la majorité de la population, le chômage, sont des sujets qui ne font jamais l'objet de la moindre enquête ni de la moindre publication dans la presse. Les informations élémentaires sur la gestion de l'État ne sont jamais publiées. Une politique qui met son âme dans la prospérité fondée sur le travail doit vivre de chiffres, de comptes et de bilans pour être crédible. Au lieu de cela le Cameroon-Tribune est rempli de ronflantes injonctions, proclamations et déterminations à propos de la rigueur, de la moralisation, or les ravages de l'affairisme, qui sont évidents, ne sauraient céder à de simples incantations, ils ne peuvent être combattus que par une liberté totale de l'information ou par un dirigisme conforme aux objectifs qu'il proclame.

Mais lutter efficacement contre l'affairisme reviendrait, pour le régime du Président Biya, à scier la branche sur laquelle il est assis, comme la totalité des présidents de l'Afrique française. Analyser les tenants et aboutissants de cet affairisme serait révéler le secret de son arrivée et de son maintien au pouvoir. Tout cela a besoin de la plus grande obscurité. Stériliser toute velléité d'information sur place est l'enfance de l'art. Le véritable danger vient des zones où toutes sortes d'informations peuvent circuler, toutes formes de critique être formulées. A la limite le danger vient de la conception même du journaliste comme marchand [PAGE 279] de nouvelles. On en revient toujours à ce débat fondamental entre un journalisme dit à l'américaine, de la divulgation et un journalisme dit à la soviétique de la propagande. La propagande a mauvaise presse mais, comme le nouvellisme, elle peut être crédible ou caricaturale, suivant les autres mécanismes sociaux dont elle s'accompagne. Elle est l'un des plus fâcheux accessoires du totalitarisme, lequel n'est pas forcément mauvais en soi, mais ne vaut que par sa foi et la cohérence qui l'animent. La libre information est, elle, une des plus sûres séductions de systèmes par ailleurs amplement pourvus d'autres tares sociales. Sa présence est du reste non un luxe mais une nécessité pour préserver la société libérale de périr de sauvagerie. Un journalisme de pure propagande, plaqué sur une société capitaliste libérale, est une monstruosité qui atteint les sommets de l'odieux et du ridicule.

Passons sur les grossières flagorneries dont sont remplies les colonnes du Cameroon-Tribune. Elles sont aussi attentatoires à la dignité humaine de ceux qui les prononcent et de celui qui les reçoit que les pires des injures tant elles soulignent la platitude des uns et la vanité de l'autre, qui les réunit tous dans la même bassesse de l'esprit. Pourquoi la flatterie a-t-elle toujours quelque chose d'indécent ? On a honte pour ceux qui s'y livrent et ceux qui la goûtent. Autant l'expression de l'admiration est le plus bel hommage qu'un être humain puisse rendre à un autre être humain, autant la courtisanerie est avilissante. Ce qui distingue radicalement la flagornerie de l'admiration c'est son motif. On ne peut admirer que ce qui est admirable, c'est-à-dire, finalement, très peu de choses, des actes, des paroles exceptionnels par leur portée et leur contenu. Il y a très peu d'êtres humains qui méritent l'admiration. Un plus grand nombre mérite le respect, ce qui est déjà beaucoup; ce sont ceux qui accomplissent correctement leur tâche. Ils ne méritent pas qu'on les encense mais ils imposent silence au dénigrement ou le rendent inoffensif par la rectitude de leur conduite et de leurs raisonnements.

On se demande qui a pu inventer de flanquer chaque jour le titre du Cameroon-Tribune d'une phrase de Biya. Rien n'est en effet plus cruel pour lui que cet étalage quotidien du vide absolu de sa pensée politique. Certes l'exemple de Mao Tsé Toung et l'usage qu'il a fait de son petit livre rouge ont tourné la tête de bien des politiciens. C'est oublier qu'avant de devenir gâteux Mao avait quand même fait la longue marche et qu'il avait pu tirer de son expérience quelques axiomes substantiellement simples comme : « Partout où il y a oppression il y a résistance à l'oppression ». Un tel génie est évidemment inimitable. De Gaulle, avec l'appel du 18 juin 1940, a eu aussi le génie de la parole politique. Dans l'Afrique contemporaine francophone, seuls Lumumba et Sankara ont eu ce génie. On sait ce qui leur est arrivé. S'ils s'étaient contentés de dire, comme Biya : « La force et la dignité des peuples se mesurent à la taille des défis qu'ils peuvent ou qu'ils ont pu relever. », ils n'auraient jamais troublé le sommeil des puissants, qui adorent les discours de morale lorsqu'ils sont vagues, théoriques et qu'ils ne veulent par conséquent rien dire. [PAGE 280]

Certes la grande parole politique est rare, et on ne peut reprocher à quelqu'un de ne pas la posséder. Parmi les mille et une paroles politiciennes, certaines ne sont ni sans talent ni sans mérite et peuvent donc être efficaces. Aucune n'ose cependant se proposer en axiomes ou en mots d'ordre. Quand il n'est pas génial un slogan montre en effet trop visiblement ses ficelles. On ne peut prétendre assurer le slogan quotidien qu'en ayant recours à la liste des proverbes, qui est, en effet, inépuisable. La culture bantoue est assez riche de cette sagesse de base pour fournir la méditation du jour aux populations que jamais la presse, aux quatre coins du monde, n'humanisera assez en effet. La parole ne devrait servir qu'à cela : humaniser, c'est-à-dire faire réfléchir. Mais on ne fait pas réfléchir en énonçant des lieux communs moralisateurs. La langue de bois politicienne est une incantation qui ne rassure que celui qui l'a prononcée. Franchement qui, à défaut d'être informé, peut bien être galvanisé par la méditation suivante : « En dépit de nos difficultés, et pour notre fidélité à nous-mêmes et aux engagements pris devant nos peuples et l'histoire, nous sommes déterminés à aller de l'avant dans la voie du développement. » ?

C'est avec de pareilles salades qu'on prétend remplacer le débat sur les véritables problèmes économiques et politiques du pays, débat qui passerait par la diffusion massive d'une véritable information, par exemple le rapport de la banque mondiale sur l'état économique du pays et ses perspectives de développement. Apparemment les Camerounais sont les derniers qui doivent savoir ce qu'on dit d'eux à l'étranger et comment exactement leur pays est géré. Tout ce qu'on leur dit c'est : « Il faut bien travailler et être sage »; ailleurs on pense, on compte et on prévoit pour eux. C'est ce qu'on appelle « l'humanisme », puisque telle est l'idéologie dont se réclame Biya. Au nom de cet humanisme « on » a décidé en haut lieu que les populations africaines n'étaient pas mûres; pour prendre en main leur destin, qu'elles devaient être « aidées » dans la prise des bonnes décisions les concernant. Tout ce qu'on leur dit c'est que, du côté des grandes puissances, on est assez satisfait de Biya. C'est un président très présentable, qui prend les bonnes décisions parce qu'il est bien conseillé.

Qu'il n'y ait pas une très grande cohérence entre ses discours et ses décisions est quelque chose qui passera, du moins l'espère-t-on, très au-dessus de la compréhension du commun des citoyens. Ainsi le Cameroon Tribune est-il plein de vitupérations contre l'Afrique du Sud. Cela ne mange pas de pain et cela ne peut que donner l'impression au lecteur qu'il est gouverné par des gens qui ont le souci de la dignité des Noirs, ce qui est bien le moins qu'on puisse leur demander. Les pays africains n'ont pas en effet à défendre là une position de pure morale, comme ceux du reste du monde, mais à relever, comme dit Biya, un défi, le défi raciste. Cependant, dans le même temps, le gouvernement camerounais renoue ses relations avec l'état d'Israël, sans exiger qu'Israël cesse de collaborer étroitement avec l'Afrique du Sud. Cette décision, comble du comique, est présentée comme une preuve de l'Indépendance du Cameroun – vis-à-vis de la morale oui, vis-à-vis [PAGE 281] des grandes puissances non – et le Cameroon-Tribune claironne que ceux qui ont fertilisé le désert dans leur pays seront bien capables de fertiliser aussi les déserts camerounais. Certes, mais les Camerounais, eux, qu'est-ce qu'ils sont capables de fertiliser ? Si on comprend bien, le gouvernement camerounais défie la logique et il laisse aux Israéliens le soin de défier la sécheresse.

La plupart des mots d'ordre supposent une opinion publique infantile, infantilisée ou musclée. Ainsi la théorie du libéralisme communautaire qui résout tout à la fois le problème de la quadrature du cercle et celui de la juste répartition des tâches selon les compétences, suivant la méthode senghorienne : aux capitalistes la libre circulation des capitaux, qui entrent librement, attirés par la perspective de grossir confortablement avant de retourner, encore plus librement, se reposer dans les paradis bancaires; aux Africains les exaltantes valeurs communautaires, un emploi pour nourrir cinquante personnes à tous les niveaux depuis la tribu présidentielle jusqu'à celle du planton. L'exaltation des traditions, coutumes et folklore fera passer la pilule du libéralisme. La conception de la culture africaine est justement celle qui est prônée en Afrique du Sud, c'est-à-dire plus ou moins grossièrement rétrograde. On montre en première page du Cameroon-Tribune l'homme qui épouse six femmes le même jour. « Humanisme » veut dire aussi « machisme » non? Il faut bien caresser le peuple dans le sens du poil.

Quant à « l'ouverture démocratique », c'est évidemment l'ultime plaisanterie, mais le mot de démocratie étant galvaudé à peu près partout dans le monde, c'est peut-être ce qui choquera le moins l'observateur blasé. On en revient cependant là au fond du problème. Il n'y a pas de démocratie sans information, ni d'information sans démocratie. L'authentique information accompagne l'authentique démocratie. C'est-à-dire que rien dans les affaires qui concernent directement un groupe n'est caché à ses membres et le libre débat se fait à tous les niveaux, au sein de syndicats, d'associations, de partis politiques, dans des journaux qui défendent différentes conceptions politiques. Une telle situation ne peut se créer de toutes pièces, elle est le résultat d'une évolution ou d'une révolution dans l'exigence de liberté. A ce mot les plus chauds adeptes, en parole, de la démocratie, poussent les hauts cris évoquant les « dangers » d'une telle liberté vraiment libre, particulièrement en Afrique.

C'est la thèse que défend, avec la plus grande tartuferie, un spécialiste du journalisme et du Tiers monde, qui a eu le loisir de forger sa théorie au Cameroun comme fondateur et directeur de l'École de journalisme de Yaoundé, Hervé Bourges. Il conclut un livre confusionniste sur cette question : Décoloniser l'Information, par la phrase suivante : « La liberté de la presse, telle qu'elle est conçue en Occident, transposée en Afrique, ne signifierait que la liberté pour les riches – ceux qui possèdent l'argent et le savoir – de contrôler les medias ». Une telle phrase réduite à son contenu intelligible signifie : la liberté de la presse c'est la liberté de la presse et il n'en est pas question en Afrique, grands dieux ! Le même personnage, qui mériterait à lui tout seul une étude [PAGE 282] pour montrer ce que ne doit pas être un journaliste digne de ce nom, étalant complaisamment sa personne après un passage peu discret à la direction de TF1 en France, qu'il considérait comme un triomphe, répétait à qui voulait l'entendre que la clef de son succès, c'est qu'il ne faisait pas la télévision qui répondait à ses goûts mais aux goûts du plus grand nombre. Une sous-télévision quoi, comme l'information pour Africains.

Une telle conception traduit d'abord la bêtise. Croire en effet que certaines distractions culturelles, qui passent pour « relevées », emmerderaient immanquablement le peuple, c'est avouer qu'on s'y emmerde soi-même, mais qu'on n'ose pas le dire parce qu'on veut passer pour distingué. Rien n'est plus malfaisant que ces faux savants qui privent la majorité de la jouissance des œuvres géniales, tout simplement parce qu'eux-mêmes n'y comprennent rien ou en sont choqués. C'est la même bêtise qui anime la phrase « la liberté de la presse, telle qu'elle est conçue en Occident, transposée en Afrique... », comme elle animait les bourgeois libéraux qui, vers 1840, voulaient bien affranchir les esclaves qui savaient lire et qui étaient pères de familles. Ce paternalisme borné a quelque chose qui est peut-être pire que le racisme proclamé haut et fort, avec qui, au moins, on sait à quoi s'en tenir. En second lieu une telle conception avoue clairement qu'il convient de protéger et de cultiver la bêtise chez le plus grand nombre, si on veut en faire ce qu'on veut. Inventer une conception « africaine » de l'information, comme régaler le français moyen de la femme à poil du samedi soir, en fait d'innovation télévisuelle, dans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'accorder aux hommes ce qu'ils désirent dans l'esprit de ceux qui veulent les dominer. C'est la technique la plus élémentaire de la manipulation.

Sur la démagogie, la politique, l'Afrique, illustrées par le journalisme on conclura sur un sujet qui étreint le cœur : la mort de Thomas Sankara. A Dakar Le Soleil titra « Les Masses en avaient marre de la révolution de Sankara ». C'est sans doute pour cela que spontanément elles allèrent pleurer sur le lieu où on l'avait enseveli. L'engagement malveillant du Soleil est clair, mais à Dakar on peut lire d'autres journaux politiques, même s'ils sont plus confidentiels. Au Cameroun le Cameroon-Tribune traita l'événement « à l'africaine ». La relation des faits et le commentaire politique furent particulièrement nébuleux. Par contre on révéla au public que les parents de Sankara avaient spontanément et généreusement accordé leur pardon à Compaoré, même si son épouse tardait elle une certaine rancœur. L'absence totale de journalisme comme de débats politiques au Cameroun réduit tout événement à la dimension des potins : les foules aiment tellement cela. Qui ne voit que, politiquement, la prise de parti partisane vaut mille fois mieux encore, comme journalisme, que l'anesthésie infantilisante.

L'honnêteté et l'intelligence les plus élémentaires interdisent de formuler l'opinion qu'il y aurait des choses qui seraient bonnes pour certains hommes et pas pour d'autres et d'appeler cela de l'humanisme, [PAGE 283] il faut, au moins, avoir le courage d'appeler cela par son nom, qui est le racisme, et en assumer le discours. Dans la nature, il y a des balances fausses, comme il y a des esprits faux, mais il n'y a pas deux poids deux mesures.

Odile TOBNER