© Peuples Noirs Peuples Africains no. 55/56/57/58 (1987) 99-100



DÉCLARATION DES ÉVÊQUES DU CAMEROUN
A TOUS LES CHRÉTIENS CATHOLIQUES
ET AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ

Au lendemain de l'ordination épiscopale de S.E. Mgr Jérôme Owono Mimboe, premier Évêque d'Obala, la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) s'est réunie en assemblée extraordinaire les 7 et 8 septembre 1987 au Centre Jean XXIII de Mvolyé – Yaoundé.

Les Évêques du Cameroun se sont profondément réjouis de la création du Diocèse d'Obala, de la nomination de son premier Évêque et des magnifiques célébrations de cet événement le dimanche 6 septembre 1987 à Obala.

Au cours de leurs travaux, les Évêques ont eu à désigner un nouveau candidat au poste de Représentant National de l'Enseignement Privé Catholique du Cameroun, en remplacement du précédent, nommé Évêque d'Obala.

Responsables de leurs Églises et attentifs aux préoccupations de toute la nation, les Évêques du Cameroun ont examiné certains documents largement diffusés à l'occasion de la nomination des deux Évêques auxiliaires de Douala, documents qui ont provoqué un profond malaise dans l'opinion publique et jeté le trouble et la confusion dans la conscience des chrétiens. C'est pourquoi ils déclarent ce qui suit :

1 – Les Évêques du Cameroun regrettent que ces documents aient été produits et diffusés et exploités à des fins politiques ou autres. Ils tiennent à rappeler que l'Église, Corps mystique du Christ, est le lieu par excellence du rassemblement de tous, par-delà les différences raciales, tribales ou culturelles : (en Christ) « il n'y a plus ni Juif, ni Grec; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre; il n'y a plus l'homme et la femme » (Galates 3, 28); à ce titre l'Église doit apporter une contribution significative à l'unité et à l'intégration nationales.

2 – Les Évêques du Cameroun réaffirment leur pleine communion avec le successeur de Pierre à qui incombe en dernier ressort la nomination des Évêques, selon les prescriptions suivantes : « Lorsqu'il s'agit de soumettre au Siège apostolique des noms de candidats pour une charge épiscopale déterminée, on doit tenir compte des listes élaborées par les assemblées provinciales, ou par les assemblées régionales ou nationales (d'Évêques)... Ces listes ne restreignent pas la liberté du Pontife romain auquel appartiennent toujours, en vertu de sa charge, le droit de choisir et d'instituer également des hommes pris ailleurs » [PAGE 100] (cf. Normes concernant la désignation des nouveaux Évêques dans l'Église Latine, art. XI).

3 – Les Évêques du Cameroun déclarent absolument faux et sans fondement les rumeurs, allégations, accusations et propos tendancieux dirigés contre le Représentant du Saint-Siège dans notre pays. Ils reconnaissent qu'en matière de nomination d'Évêque, le Pro-Nonce Apostolique s'est toujours conformé aux normes en vigueur dans l'Église Catholique (cf. Motu Proprio « Sollicitudo omninum Ecclesiarum, 1969, VI »).

4 – Le souci de vérité oblige les Évêques du Cameroun à affirmer que jusqu'à ce jour, leur frère dans l'Épiscopat Mgr Albert Ndongmo n'a jamais été nommé consulteur auprès d'aucune instance du Saint-Siège.

5 – Les Évêques du Cameroun estiment qu'ils ont toujours joui de leur pleine liberté et autonomie dans l'exercice de leurs fonctions, en communion avec le Siège Apostolique.

6 – Ils expriment leur accord profond avec les propos tenus par son Excellence Mgr Tonye, Archevêque de Douala : dans la circulaire qu'il a adressée à son diocèse le 24/2/87; dans son interview à la presse; dans son mot d'accueil le jour du sacre des deux Évêques auxiliaires le 26/4/87.

En conclusion, les Évêques du Cameroun lancent un appel aux Catholiques pour qu'avec tous les hommes de bonne volonté ils recherchent l'unité, la concorde et la paix dans notre pays, sur la base des valeurs évangéliques, qui assument toutes les vraies valeurs humaines.

Fait à Yaoundé, le 8 septembre 1987, en la fête de la Nativité de la Vierge Marie