© Peuples Noirs Peuples Africains no. 40 (1984) 126



CORRESPONDANCE DES LECTEURS

Paris, le 29 mai 1984

Mon cher ami,

Je lis dans l'article de David Nzitoukoulou (Peuples noirs-Peuples africains, no 38, mars-avril 1984, p. 103) la phrase suivante : « En rupture tant avec les formations réformistes métropolitaines telles que le P.C.F. et la S.F.I.O., qu'avec les partis électoralistes coloniaux, notamment le R.D.A. après 1951, la F.E.A.N.F., qui, dès sa fondation en 1950... etc. »

Il est loisible à chacun de considérer le P.C.F. comme « réformiste » : mais il n'est pas permis à partir de ce point de vue de refaire l'histoire; non seulement la F.E.A.N.F. ne s'est pas constituée « en rupture » avec le P.C.F., mais les deux organisations ont eu pendant des années des relations très étroites, d'autant plus que nombre des dirigeants d'alors de la F.E.A.N.F. étaient en France membres du P.C.F. ! Les divergences ne se sont manifestées qu'après l'ouverture du conflit avec la Chine, lorsque les dirigeants de la F.E.A.N.F., sous l'influence des milieux gauchistes français, ont adopté une position qui aboutissait à désigner comme adversaires privilégiés, non les gouvernements néo-colonialistes, mais ceux de la Guinée, du Mali – et, après 1963 –, du Congo-Brazzaville. Néanmoins, les relations (qui n'ont jamais existé avec la S.F.I.O., et pour cause !) entre la F.E.A.N.F. et le P.C.F. se sont maintenues jusque dans les années 1964 ou 1965 : c'est dans ces années-là que j'ai eu l'occasion de représenter le P.C.F. pour la dernière fois à un Congrès de la F.E.A.N.F.

Bien cordialement.

J. SURET-CANALE
3, rue des Arts
92100 Boulogne-Billancourt