Nous attendons impatiemment le voyage que François Mitterrand se doit d'effectuer bientôt en Centrafrique. Puisse-t-il y parler des droits de l'homme avec la fermeté dont, paraît-il, il vient de faire étalage devant les maîtres du Kremlin, n'hésitant pas à évoquer nommément le cas de l'académicien Sakharov. François Mitterrand ignore sans doute qu'un certain général Kolingba avec qui l'Elysée entretient des relations pour le moins étroites, ça tombe bien, retient en prison là-bas le Dr Abel N'Goumba, agrégé de médecine, universitaire, presque académicien, quoi, comme Sakharov – et pour dissidence, lui aussi.

Cela dit, nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que notre conflit avec le fisc est en voie d'heureuse solution. Si le pouvoir désire priver les Africains francophones de la première grande publication indépendante de leur histoire, il lui faudra inventer autre chose. Il peut compter sur Hervé Bourges, esprit fertile en artifices minables. Voilà un homme qui a fait ses preuves au Cameroun, sous le règne d'Ahidjo, pendant sept ans. Comment lui ménagerions-nous nos félicitations ?

Quant à M. Jacques Chevrier qui, au Québec, il y a trois ans, déclarait avec l'assurance pontifiante du mandarin replet mais sans imagination, que la disparition de Peuples noirs-Peuples africains était une affaire de mois sinon de semaines, il pourrait se faire que ce nouvel astrologue aille de surprise en surprise.

M.B.