© Peuples Noirs Peuples Africains no. 30 (1982) 92-110



MYTHE ET RÉALITÉ
DE LA « LITTÉRATURE TOGOLAISE »

Guy Ossito MIDIOUHOUAN

Chacun reconnaîtra qu'il est bien commode d'employer le terme « littérature togolaise » pour désigner un ensemble d'œuvres dont les auteurs sont togolais, ou encore, de façon plus globale, la création littéraire dans son double mode d'expression (oralité et écriture), ses divers espaces linguistiques (ana, ewé, français, kabyè, terri ... ), ses ambiguïtés et sa mosaïcité, ses contradictions et ses corrélations, dans son identité et sa spécificité supposées, telles qu'elles se manifestent dans le cadre de ce pays qu'est le Togo.

Cette commodité de vocabulaire ne devrait pas nous faire perdre de vue la nécessaire rigueur et l'honnêteté intellectuelles, deux principes fondamentaux de la critique littéraire qui nous imposent de souligner qu'il s'agit-là d'un abus de langage. En dehors du fait que l'existence et les conditions de déploiement sui generis de cette « littérature togolaise » relèvent d'une pure hypothèse, on notera que par on ne sait quel « gentlemen agreement » le concept en vient à désigner essentiellement la production littéraire d'expression française. Il suffit de lire l'ouvrage de Dovi J. Madjri, Sociologie de la littérature togolaise[1], pour s'en rendre compte.

Cette remarque n'est d'ailleurs pas seulement valable pour « la littérature togolaise » mais s'applique aussi à [PAGE 93] toutes les autres « littératures nationales » telles que nous les voyons se manifester en Afrique depuis les années 1970.

Il faut bien le dire, le concept de « littérature nationale » ne semble reposer, aujourd'hui en Afrique, sur aucune base scientifique et théorique valable; et – comme dans tout procès idéologique – on note une distance entre le mot et le fait, lorsqu'il ne s'agit pas purement et simplement d'une distorsion de la réalité. Le phénomène des « littératures nationales » est donc par conséquent pour le moins suspect.

Une étude consacrée au sujet[2] confirme non seulement ce point de vue mais révèle aussi que le phénomène répond à des exigences et des mécanismes qui n'ont rien à voir avec la littérature en tant ne telle, qu'il est l'expression de réflexes tribalistes et d'une conception essentialiste et ethnologique selon laquelle l'homme africain serait un jouet impuissant principalement et congénitalement soumis au déterminisme villageois.

Un recours à la sémiologie (définie par Saussure comme la « science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ») permet de mieux comprendre le phénomène. Car il suffit d'un peu d'attention pour remarquer que le concept de « littérature nationale » relève d'abord et principalement d'un vocabulaire officiel et qu'en soi, ainsi que de par le genre de discours spécifique qu'il détermine, il n'a de valeur que purement axiomatique. R. Barthes a réfléchi sur les particularités de langage de cet ordre auxquelles il dénie toute « valeur de communication » et qu'il caractérise globalement comme une « écriture », définie comme « un langage chargé d'opérer une coïncidence entre les normes et les faits (...), un langage qui fonctionne essentiellement comme un code, c'est-à-dire que les mots y ont un rapport nul ou contraire à leur contenu. C'est une écriture que l'on pourrait appeler cosmétique parce qu'elle vise à recouvrir les faits d'un bruit de langage, ou si l'on préfère, du signe suffisant du langage »[3]. C'est pourquoi les « littératures nationales » [PAGE 94] nous apparaissent dans leurs réalités et leurs manifestations actuelles comme des formations mythologiques.

Nous en connaissons qui ne sont pas tout à tait de notre avis, tel que Jacques Chevrier qui nous signale péremptoirement que l'« unanimisme des années 1950 a vécu » et qui applaudit au « mouvement d'émergence des littératures nationales auquel on assiste actuellement et dont témoigne la publication d'anthologies qui se veulent le reflet d'un vécu spécifique lié à un terroir (sic) bien délimité »[4]. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il faut beaucoup plus qu'une anthologie ou un « panorama critique » pour attester de l'existence d'une « littérature nationale »; que l'esprit, pour accéder à la vérité d'un fait, devrait être capable de franchir tous ces chatoiements, et que ces assertions ne sauraient clore un débat qui mérite d'être mené à fond et de façon plus systématique. Pour l'heure, il est permis de se demander si nous ne sommes pas en réalité en train d'assister, avec ce « mouvement d'émergence des littératures nationales », à l'apparition d'une nouvelle forme d'exotisme, l'exotisme-du-vécu-du-terroir.

Ces considérations nous amènent à conclure qu'une polémique du genre de celle qui se développe ouvertement ou sournoisement depuis quelques années autour de l'appartenance nationale de l'œuvre d'un Félix Couchoro est d'une navrante stérilité. Il faut avouer que nos intellectuels manquent souvent d'ambition... et de hauteur de vue, et c'est un bien piteux spectacle que de les voir patauger dans les marais d'une idéologie qu'ils sont prompts à dénoncer par ailleurs. Il en est même qui découvrent dans l'œuvre de ce romancier une partie spécifiquement togolaiseet une partie spécifiquement béninoise. Ce souci d'équité pour être louable ne relève pas moins d'une profonde stupidité car il obéit à des impératifs extra-littéraires et porte la marque d'une médiocrité intellectuelle notoire.

Puisque c'est de critique littéraire qu'il s'agit ici et non de comptabilité nationale (ni de manœuvre politicienne) nous disons sur la base de la connaissance que [PAGE 95] nous avons de l'œuvre de Félix Couchoro que la conscience que celui-ci manifeste est celle d'un écrivain profondément africain, attentif aux mutations et au devenir d'une Afrique qu'il rêve unie et solidaire. « Son domaine littéraire, écrit Alain Ricard, est géographiquement parlant la basse-côte du Dahomey et du Togo : cet ensemble de lagunes et de cocoteraies qui s'étend de Ouidah (Petit-Popo) à Kéta, au Ghana. Toute cette région forme une unité géographique : plages et lagunes entre lesquelles s'étendent les cocoteraies, fondement de la richesse agricole de cette région : les Fons, les Minas, les Evhés, sont tous cousins et il emploie indifféremment le terme evhé ou le terme mina ( ... ). Il se refuse à discuter les différences entre evhé et mina et à entrer dans les querelles linguistiques; dès la préface de L'esclave, paru en 1929, il insiste sur l'unité plutôt que sur la diversité. Il lui suffit d'affirmer à maintes reprises l'unité de cette basse-côte et la parenté des peuples qui l'occupent. Grand-Popo, Anécho, Lomé, Aflao, les villes côtières peuplées de Minas, sont ses décors préférés »[5]. Certes, Félix Couchoro est un romancier « régionaliste »[6], c'est-à-dire qu'il est principalement un observateur avisé de la vie locale. Mais s'il se déclare lui-même romancier du Mono et mène avec aisance son lecteur D'Aklakou à El Mina[7], il dépasse aussi parfois, bien qu'il n'ait jamais quitté la basse-côte, les limites de cette région pour nous parler de Dakar, « la ville impériale »[8] ou de Libreville[9]. En tant que moraraliste chrétien ou militant engagé dans la lutte pour l'indépendance; lorsqu'il s'intéresse au sort des Sinistrés d'Abidjan[10] comme lorsqu'il réfléchit sur Les dix plaies de l'Afrique[11], Félix Couchoro manifeste une conscience d'appartenance africaine dont sa vie et son itinéraire sont [PAGE 96] le témoignage le plus manifeste. Toute approche tendant consciemment ou inconsciemment à nier ce fait, ou à le laminer au nom d'un nationalisme de carnaval est par conséquent une trahison. Alain Ricard a écrit un article édifiant à ce propos[12] et nous invitons instamment le lecteur à lire la préface de L'Esclave que nous reproduisons en annexe, un texte admirable de beauté et d'intelligence qui peut être tenu pour un manifeste.

Tout concourt d'ailleurs à attester que nos aînés avaient eu, en dépit des critiques qu'appellent certaines de leurs prises de position, de plus grandes ambitions, de plus nobles préoccupations que beaucoup d'entre nous aujourd'hui; car de leur temps la conscience d'appartenance africaine était une attitude et un état d'esprit constamment manifestés comme expression d'une vérité fondamentale et irréductible et non, comme aujourd'hui, une clause de style pour cérémonies officielles, implicitement et habilement donné a priori comme une utopie inaccessible, le rêve déçu parce que irréalisable d'une époque révolue auquel on oppose à présent la démarche concrète et pragmatique des spécificités nationales. Car, dans l'introduction à son roman, Le Fils du Fétiche, David Ananou lui aussi se pose d'emblée comme Africain. « Le cadre même du récit, écrit-il, est bien étroit : un coin perdu dans la brousse de Séva, petit village au sud du Togo. C'est là que nous verrons naître Dansou, le Fils du Fétiche. C'est là que nous le verrons grandir sous la garde des dieux de ses pères. Ce ne sera pas un enfant extraordinaire. Il n'y aura rien de frappant dans sa vie simple, presque rudimentaire. Mais si, dans cette simplicité, le lecteur peut seulement se prendre de pitié pour lui, si ses faits et gestes peuvent tant soit peu élargir l'horizon de ceux qui ont charge d'âmes en Afrique, notre but aura été atteint et notre espoir singulièrement ranimé »[13].

Quant à Paul Akakpo Typamm, auteur de Poèmes et Contes d'Afrique[14], il rêve de faire du Togo une « perle [PAGE 97] fine au cou d'ébène de la belle Afrique![15] et écrit dans son poème « Invocation » :

    Descends, ô inspiration
    ......................
    Illumine la case ténébreuse
    De ma mémoire triste et noire,

    Inspiration immortelle,
    Pour chanter en notes
    Cadencées et modulées
    En accords harmonieux
    Avec tam-tam et gongon
    L'Eternelle Afrique mienne[16].

C'est cette Afrique qu'il considère comme sa « Patrie »[17] et il ne cesse de revendiquer son « authentique image d'Africain »[18]. « Tam-tam Négrita[19], « L'Heure Africaine »[20] et « Ma Sœur Africaine »[21] sont d'autres poèmes du même auteur qui illustrent notre propos.

On nous dira que les conditions historiques, politiques et idéologiques dans lesquelles ces premiers écrivains togolais avaient conçu leurs œuvres ne sont plus les mêmes aujourd'hui. Certes, chacun le reconnaît... avec toutefois un mélange de soulagement et d'amertume. Mais quelle modification ce changement a-t-il entraîné dans la conscience d'appartenance que manifestent dans leurs œuvres les auteurs d'après 1960 ? Lisons le poème « Fille d'Afrique » écrit à Badja, un village du sud du Togo et daté du 19 décembre 1978 :

    Je suis fille d'Afrique
    Mes cheveux sont crépus
    Nativement Je tresse mes cheveux crépus
    Comme je suis belle! [PAGE 98]
    Belle de la beauté noire!
    Je suis fière de la nuit de ma peau
    Et ris et fais fi de la mode érigée en règle
    De la mode qui veut que
    La peau noire se transforme
    En peau blanche et
    Que les cheveux crépus
    Deviennent longs, lisses et blonds.
    Je suis fille d'Afrique
    Mes cheveux sont crépus

    Nativement
    Et je dis tout haut
    La carpe n'engendre pas
    Le silure[22].

Que Victor Aladji proclame dans Akossiwa, Mon Amour[23] son attachement à son village natal de Hangnigba et exprime sa mélancolie devant les mutations que connaît ce village sous l'influence de divers schémas culturels importés suffit-il pour parler d'un récit spécifiquement togolais ? Quel sens faut-il donner au second récit du même auteur, L'équilibriste[24], dans lequel le héros, Koumi, déçu par l'« Ablodé »[25] pour laquelle il a lutté avec une passion qui ne va pas sans témérité, et découvrant qu'il s'agit d'une « véritable mascarade » où le peuple reste le principal laissé-pour-compte, se lance au Togo dans une lutte solitaire contre un système qu'il réprouve, avant de décider d'aller s'établir à Tenkodogo, en Haute-Volta, où il poursuit son combat en s'intégrant à une organisation politique clandestine ?

Et, plus proche de nous, Yves-Emmanuel Dogbé, jeté en prison pour une communication intitulée « Civilisation noire et devenir de l'Afrique » destinée au Festival des arts et de la culture africaine tenu à Lagos, au Nigeria, en 1977, ou adressant une Lettre ouverte aux pauvres d'Afrique[26], est-il d'abord et avant tout un écrivain spécifiquement togolais ?

La conscience d'appartenance des écrivains togolais ne [PAGE 99] semble donc pas avoir changé et c'est d'ailleurs ce que nous constatons aussi chez les écrivains les plus marquants de la littérature négro-africaine quelle que soit leur nationalité, malgré tout le tapage que mènent les tenants des « littératures nationales » qui, dans ces conditions, ont tout l'air de manger leur pain au fumet d'un rôt. « S'il est légitime de parler d'une « littérature africaine », écrit E.B. Dongala, il est de plus en plus évident que les pays autrefois uniformisés par la colonisation se sont de plus en plus différenciés avec les années qui passent, et chacune de leurs sociétés engendre des préoccupations ou du moins des priorités divergentes suivant le type de régime politique qu'elles subissent[27]. Il faut dire que Dongala exprime bien des réserves à l'égard de la « littérature congolaise », mais cet aspect de son analyse mérite quelques remarques :

1) Il n'est pas tout à fait exact d'affirmer que la colonisation avait « uniformisé » la littérature africaine : Paul Hazoumé écrivant Doguicimi, Senghor se rappelant « Joal », Mongo Beti dans ses premiers romans, Sembène Ousmane dans O Pays, mon beau peuple!, Césaire dans le Cahier d'un retour au pays natal... s'inspiraient des réalités de leurs pays respectifs, de leur milieu immédiat. Mais toutes ces œuvres recelaient comme une « dimension supérieure », quelque chose comme un horizon vers lequel elles convergeaient toutes, où les particularités identifiables de chacune d'elles acquéraient leur pleine signification, et qui finalement déterminait leur appartenance.

2) Il est vrai qu'aujourd'hui « pour le Congolais qui écrit, la réalité première est qu'il vit dans une société hautement politisée, à parti unique et à idéologie officielle, le marxisme-léninisme (comme l'est également l'organisation unique qui représente les écrivains du pays), où le maître-mot est « révolution » avec tout le cortège de mots, d'images d'Epinal que cela suppose (peuple, masse. héros, science ... ) et de thèmes privilégiés (collectivisme, matérialisme, social-réalisme... », et que « discuter de l'étape actuelle de la littérature congolaise sans prendre ce facteur en considération est faire la politique [PAGE 100] de la légendaire autruche »[28]. Mais d'un autre côté la situation ainsi décrite n'est pas propre au Congo. Il suffit de la rapporter à celles qui prévalent dans d'autres pays africains pour s'apercevoir qu'elle n'est que l'un des multiples visages d'une même réalité qui mérite d'être appréhendée dans sa portée générale. Du Congo, du Sénégal, du Cameroun, de Côte-d'Ivoire, du Mali, du Togo... nous viennent des œuvres qui ont le même horizon : l'Afrique néo-coloniale. Les « littératures nationales » ne sont-elles pas dans une certaine mesure une tentative d'empêcher cette prise de conscience ? Il est incontestable qu'aujourd'hui encore les œuvres majeures d'auteurs africains ne prennent leurs pleines valeur et signification que perçues et situées dans les rapports métonymiques qu'elles entretiennent avec cette réalité.

La simple reconnaissance de ce fait éviterait aux ténors des « littératures nationales » bien des égarements, des piétinements, des ressassements, des rabâchages, sans parler des aberrations grossières comme celle que commet Robert Cornevin dans son Histoire du Togo lorsqu'il écrit en abordant son sous-chapitre « littérature togolaise » : « Christian Mégret, le récent prix Fémina, qui fut agent spécial à Atakpamé, y place un roman à clef, Les anthropophages; Christine Garnier, Doellé, situe dans une cocoteraie d'Anécho son Va-t-en avec les tiens. Tout récemment un jeune auteur, Alain Le Breton, place au Togo, où il fut commerçant, le cadre de son roman, Poursuites, prix de la guilde du livre 1956. Enfin l'architecte de l'hôpital de Lomé, M. Crouzat, consacre au Togo son dernier roman, Aziza de Niamkoko »[29]. Il est vrai que Cornevin reconnaît que « les Togolais écrivent depuis plusieurs décennies et (que) de nombreux articles (sic) sont dus à leur talent »[30]. Mais ces écrivains togolais semblent manifestement, dans le cadre de la « littérature togolaise » ainsi présentée, avoir beaucoup moins d'importance que les Français qui « placent », « situent » et « consacrent » leurs romans au Togo, comme au temps glorieux de la IIIe République, quand Lebel, en étroite collaboration avec le ministère des Colonies, distinguait [PAGE 101] les « écrivains exotiques » des « écrivains coloniaux » et définissait doctement la place de L'Afrique occidentale dans la littérature française, et que la « littérature africaine » était la littérature des Français d'Afrique. Dans la troisième édition de son ouvrage, revu, augmenté et mis à jour (la première édition est de 1962), Cornevin consent à faire aux Allemands la place qui leur revient dans la « littérature togolaise » : « Parmi les Allemands qui ont servi au Togo, seul Von Rentzell a laissé une série d'œuvres romanesques qu'il fit paraître entre les deux guerres à partir de ses souvenirs. Ils se rapportent peu ou prou au Togo. Die Fahrt des Ave Cornelius, puis Le pays inoublié (Unvergessenes Land) en deux tomes, I Von glutvollen Tagen, II Erlebnisse aus den deutschen Sudan, Die heisse Not. Das Ungeschriebene Gesetz » (sic)[31]. Après quoi il affirme qu'il convient de citer sous la rubrique « littérature togolaise » « Gérard Boutelleau qui, dans Les grandes Illusions fait nommer son ethnologue de héros, haut commissaire au Togo », ainsi que de Christian Mégret « les quatre-vingts premières pages de Haïssable moi, autobiographie de ce brillant critique littéraire »[32].

Que ne nous dit-on pas aussi que Joseph Conrad situant sa nouvelle Heart of Darkness au Congo fait de « la littérature congolaise », que Vihiadar Surajprasad Naïpaul plaçant A bend in the river au Zaïre fait de « la littérature zaïroise », et que le romancier américain John Updike consacrant Le Putsch à l'Afrique noire fait de la littérature négro-africaine ?

La perspective adoptée par M. Robert Cornevin est celle d'un ancien administrateur en chef de la France d'Outre-mer, membre de l'Académie des Sciences d'Outre-mer, l'Outre-mer étant ici donné comme un espace géo-politique bien circonscrit nécessitant des méthodes administratives « adaptées » (il existait une école spéciale pour cela) et une démarche scientifique appropriée. L'Ecole Nationale de la France d'Outre-mer (E.N.F.O.M.) n'existe plus, pour des raisons que l'on sait. Mais les hommes qu'elle a formés et fortement marqués, aujourd'hui reconvertis dans le mandarinat africaniste omniscient, continuent [PAGE 102] de porter l'Outre-mer dans leur tête, et persistent dans les errements d'une époque de triste mémoire que l'histoire de l'humanité retient comme celle de l'abâtardissement de l'esprit scientifique, assujetti et édulcoré par les exigences d'une politique de domination soutenue par une idéologie raciste et tempérée par un paternalisme tactique. Nous n'avons donc pas affaire avec Cornevin à de la critique littéraire, mais à l'expression critique d'une décadence.

L'erreur que commet Cornevin apparaît aussi sur un autre mode dans la « critique nationaliste », avec la même conséquence, c'est-à-dire la confusion, entretenue cette fois autour concept même de « littérature ». Ainsi une « bibliographie de la littérature nationale » retiendra, outre les auteurs de romans, de recueils de poèmes, de pièces de théâtre et d'essais de toutes sortes, les publications de géographes, d'historiens, de linguistes, de sociologues, d'anthropologues, d'ethnologues, de psychologues, de pédagogues, de juristes; les « essais politiques et économiques généraux »[33], les essais concernant le pays... et, bien sûr, les recueils de discours des hommes politiques nationaux. Une telle confusion ne nous facilite pas la tâche à nous autres enseignants de littérature qui n'arrivons plus (ou difficilement) à faire distinguer à nos étudiants un roman d'un Précis de psycho-pédagogie appliquée à l'enseignement du français, langue étrangère! Sans compter que l'enseignant de littérature négro-africaine que je suis est fort embarrassé aujourd'hui quant à l'approche à adopter dans son cours face à des étudiants qui lui demandent avec une insistance amusée si Paul Lomani Tshibamba est Congolais ou Zaïrois, si Félix Couchoro est Togolais ou Béninois, ou qui l'interpellent fréquemment sur tel ou tel écrivain auteur d'un opuscule jamais diffusé mais figurant dans la bibliographie d'une « littérature nationale » et dont son cours « n'a pas tenu compte » (sic). Comme on le voit le problème n'est pas seulement littéraire. Il a des répercussions graves au niveau de la pédagogie de l'enseignement et, en définitive, au niveau de sa finalité. Nous avons vu en France des étudiants camerounais abandonner une thèse fort avancée [PAGE 103] sur l'œuvre de Mongo Beti du jour où ils ont appris que le gouvernement de leur pays se refuse désormais à lui reconnaître sa qualité de citoyen camerounais!

Dans les conditions actuelles, et cela au niveau de tous les pays africains, le « critique nationaliste » est condamné, au risque de nier sa propre existence et de démontrer l'invalidité de son rôle, à ergoter sur des foetus d'œuvre stencilés, « disponibles chez les auteurs » qu'il s'attache à répertorier minutieusement dans le seul but de légitimer sa fonction.

Aussi voyons-nous souvent aujourd'hui d'imposantes bibliographies mentionnant des auteurs ayant à leur actif trois poèmes parus dans LE journal local, deux nouvelles envoyées à Radio-France Internationale dans le cadre du « Concours de la meilleure nouvelle de langue française » – et qui, sans avoir été primées, ont « néanmoins retenu l'attention des jurés » –, une pièce de théâtre écrite pour le « Concours théâtral inter-africain » organisé par la même radio et dont on est depuis sans nouvelles, des « œuvres » jamais publiées ou l'ayant été à compte d'auteurs par d'obscurs éditeurs de fortune, ou encore par des imprimeries gouvernementales (car les auteurs de ce genre de productions attendent souvent de l'Etat les moyens d'affirmer leurs talents !), des manuscrits dont on nous assure chaque année qu'ils sont en quête d'éditeur ou qu'ils sont « disponibles » chez tel éditeur, des scribouillards qui n'ont d'autre qualité que celle d'avoir su apprendre à rester dans la ligne, d'autre ambition que celle de la petite notoriété « dans les limites du territoire national ». John Madjri établit à la fin de son ouvrage, Sociologie de la littérature togolaise (p. 173-174), une longue « liste complémentaire des écrivains » sans œuvre. D'un point de vue déontologique, il s'agit-là d'une imposture car il ne peut exister d'écrivain sans œuvre, et une œuvre, ce n'est pas trois poèmes et deux nouvelles. Une œuvre est une courbe vitale.

Autrement, l'auteur du présent article devrait se sentir frustré car, du temps où il était étudiant à l'Université du Bénin à Lomé, il avait lui aussi écrit une pièce de théâtre, Les exilés du Cannabis, où il traitait des ravages de la drogue dans les milieux scolaire et universitaire loméens, pièce présentée au « Concours théâtral interafricain » et qui n'avait pas, hélas, été retenue. Il a écrit aussi une nouvelle, Le premier sursaut, interceptée et saisie par la [PAGE 104] police parallèle gabonaise auprès de laquelle elle est « disponible » depuis janvier 1981, et encore une autre, Barouf à L. parue dans le numéro 16 de la revue « Peuples Noirs, Peuples Africains », sans compter un mémoire sur Aimé Césaire : l'avers et le revers du théâtre négro-africain « disponible » à l'Université de Grenoble; une Contribution à l'étude de la réception critique des écrivains négro-africains en France (1808-1948) « disponible » à la Sorbonne et plusieurs articles sur la littérature parus dans diverses revues. Et pourtant on continue d'ignorer sa qualité d'écrivain togolais ! A moins qu'on considère que, descendant d'aïeux qui, il était une fois, vivaient dans un village aujourd'hui sis de « l'autre côté de la frontière », il n'est plus du pays qui l'a vu naître et l'a vu grandir, où il a sa famille et sa maison, et qu'en conséquence on le tienne pour « un étranger » : vraiment, on ne s'en sort pas !

De tout ce qui vient d'être dit il résulte que « le critique nationaliste » est inévitablement et comme fatalement un homme du pouvoir aspirant à devenir un homme de pouvoir et que son activité est déterminée beaucoup plus par son besoin constant d'affirmer son statut de notable que par des préoccupations d'ordre scientifique.

C'est dire qu'en Afrique aujourd'hui « la voie nationaliste » en matière de critique littéraire mène d'un point de vue purement intellectuel à la médiocrité, à un cul-de-sac. Dans les conditions actuelles, seule la reconnaissance active de la primauté de « la littérature négro-africaine » pourra permettre à ceux qui se fourvoient (ou se laissent fourvoyer) d'effectuer dans le domaine de la connaissance et du savoir un « saut qualitatif brusque ». Mais encore faut-il qu'ils le désirent vraiment, et ça c'est déjà une autre histoire.

Guy Ossito MIDIOUHOUAN

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ANNEXE
La préface de L'Esclave (1929)

Ce roman a pour modeste cadre l'un de ces nombreux petits villages nichés dans la verdure, semés çà et là dans [PAGE 105] la brousse africaine, à quelque dix kilomètres les uns des autres, sur les deux rives du Mono, fleuve que les manuels scolaires de géographie désignent comme arrosant les contrées de l'Ouest africain.

Le nom de ce fleuve suit modestement le défilé des noms de géants, tels que : le Niger, le Sénégal, les Volta, les Sassandra. Coulant du Nord au Sud vers l'océan, le Mono sert de limite dans sa plus grande partie, sur un assez long parcours, entre le Togo et le Dahomey. Dans les manuels, au cours des leçons de géographie dans les écoles, professeurs et élèves s'accordent à l'appeler, à la française, le « Mono », tout comme on l'écrit. Mais, dans les idiomes des races disséminées sur les deux rives du fleuve, on prononce le « Mono » les deux « o » ouverts, le ton s'élevant sur la première syllabe tout en s'abaissant sur la seconde. Et dans l'appellation de ce nom, le Fon, le Mina et l'Ouatchi synthétisent tous les bienfaits de ce cours d'eau, tous ses caprices, toutes ses cruautés.

Le Mono prête généreusement son nom à l'une des plus riches régions de notre pays. Quand, sous la poussée des eaux de pluie, le Mono monte et déborde, il arrose les terres, les champs, les palmeraies qui longent ses rives. Il facilite aussi le transport, jusqu'à la côte, des produits du haut-pays. Mais, à côté de ces prosaïques utilités, le fleuve n'a-t-il point des douces poésies ? Quand les eaux se retirent, il laisse voir son lit bordé de berges hautes, escarpées; de grandes herbes poussent à l'envi sur des bancs de sable, le long desquels coule paisiblement un mince filet d'eau où le jeu des rayons du soleil tropical produit une aveuglante réverbération. Et le soir, au clair de la lune, jeunes gens et jeunes filles des villages s'en vont se baigner dans l'eau de cette rivière. Ce sont alors des scènes de gaieté, des cris, de bruyants ébats qui animent ces grands sables blancs sous les reflets de la lune argentée.

Pendant la période de transition entre les basses et les hautes eaux, ce mince filet d'eau grossit, s'étend, s'enfle soudain en l'espace d'une nuit et monte menaçant; mais quelques jours après, les eaux se retirent et les sables se montrent de nouveau, les générations successives des riverains connaissent ces caprices du Mono pour les avoir vus les unes après les autres, chaque année, depuis les temps anciens. Ces caprices annoncent le futur débordement [PAGE 106] des eaux. Et l'on entend des gens prononcer avec respect : « Le Mono se lève. »

Vers le milieu de l'année, le fleuve déborde alors et charrie des herbes violemment arrachées au sable vaincu, des troncs d'arbre autour desquels s'enroule, comme un triste linceul, l'écume épaisse et jaune de l'élément liquide en fureur.

Et parfois le Mono charrie, dans ses bouillonnements, dans ses cruels tourbillons, au milieu d'un bruit de tonnerre, des cadavres humains !

Et quand le bruit court, sinistre, qu'un malheureux noyé a été emporté par le courant, les riverains plaignent le sort du pauvre noyé, de la malheureuse femme ou de la mère tombée à l'eau avec son bébé; ils répètent avec une crainte pleine de respect :

– Môno ! Môno ! Môno !

Ils profèrent un grand soupir et se taisent. Ce soupir synthétise la résignation avec laquelle on doit se soumettre aux implacables volontés du fétiche qu'est le Môno !

Car les riverains n'admettent pas que le débordement annuel du fleuve dépende prosaïquement de la puissante poussée des eaux tombées du ciel pendant la saison humide. Le surnaturel seul se mêle, à leur avis, à ce phénomène naturel. Pour eux le Môno est un fétiche dont on peut exciter ou apaiser le courroux. Le fétiche fait entendre sa voix, ses oracles par l'organe de ses prêtres, dévoilant ainsi les méfaits dont les humains offensent sa grandeur. Aussi, dans le haut-pays, dans les environs de Tadô, où le fleuve se précipite en cataracte au milieu des roches, montrant mieux sa puissance, offre-t-on des sacrifices à la grandeur desquels le fétiche mesure l'étendue de ses bienfaits de l'année ! Les riverains disent alors pieusement

– On a offert à manger au Môno!

Les rives du fleuve sont d'une captivante beauté : les grands fromagers, les palmiers superbes sous le dais de leurs branches retombantes, l'inextricable fouillis des mille végétaux aux noms divers de la brousse tropicale, toute cette sombre verdure forme un décor mouvant, qui défile devant les yeux émerveillés du voyageur. [PAGE 107]

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Les hommes, comme les grenouilles, a dit un Ancien, aiment à vivre au bord de l'eau. Le Môno exerce sur les hommes l'irrésistible attraction des fleuves; de loin, on accourt sur ses rives hospitalières : des villages surgissent de la verdure. Plus d'un, après s'être essayé à tout sous tous les cieux, accourt essoufflé au bord du Mono où l'attend, pour le favoriser, cette Fée capricieuse, la Chance.

L'approche des hautes eaux excite chez l'homme la manie de destruction. Sous les rudes coups des cognées des riverains, les fromagers géants s'abattent dans un long gémissement de douleur. Et quelques jours après, des pirogues de toutes les grandeurs, neuves dans leur robe jaune de bois dénué d'écorce, filent au gré du courant, habilement dirigées à la pagaie par ces braves riverains.

Souvent, au loin, de longues taches noires strient la surface grise de l'eau : ce sont les « boats » se rendant à la côte, chargés des richesses incalculables dont la région du Mono se dépouille chaque année.

Le soir tombe, le globe du soleil plonge dans l'horizon, la nuit étend son voile sur la nature : les canotiers accostent alors à l'un des nombreux villages semés aux bords du Mono afin de ne point exposer leurs précieux chargements aux dangers dont la nuit peuple le courant liquide, car le Mono, comme les géants, ses aînés, a aussi ses écueils, ses passes dangereuses, ses cruels tournants.

Et, quand la lune d'argent brille au ciel et que le courant murmure son chant monotone coupé des « glouglou » des bouillonnements, la brousse retentit de l'écho des rires, des causeries que les canotiers partagent avec les villageois et dont ils égayent le repas du soir, avant de chercher dans le sommeil le repos réclamé par leurs membres fatigués.

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Jadis, échappés de la nuit des temps et partis à la conquête du monde, le Gaulois et le Germain se retrouvaient sur les berges opposées du Mono, d'où, face à face, ils se tendaient la main et se partageaient dans un pacifique voisinage quelques terres de l'Ouest africain. Le [PAGE 108] Mono fut alors un nom, modeste il est vrai, mais un nom tout de même dans les pages de l'histoire coloniale : taches blanches, jaunes ou roses dans la verdure, les postes de douane des deux « voisins » s'échelonnaient le long des deux rives du Mono : les deux pavillons clapotaient au souffle de la brise. Et les flots de ce fleuve, prêtant leur concours inconscient aux ombres de la nuit, furent peut-être – Dieu seul le sait – les témoins de scène de fraude et de contrebande.

Car là où se dresse le fantôme du contrôle douanier gît, sous terre aussi, le contrebandier avec ses ruses.

Mais un grand souffle passa !

Souffle plus puissant que le souffle de la brise du Môno !

L'un des deux pavillons s'abattit avec un fracas épouvantable !

La pauvre étoffe, faite de trois bandes, se déchira aux ronces. Et quand le vainqueur se baissa pour le relever, il n'eut plus entre ses doigts qu'un pauvre lambeau déchiqueté que l'ouragan lui arracha des mains et emporta loin, loin, bien loin dans les espaces!

Et maintenant, là-bas, au-delà du Mono, ce n'est plus le Germain ! Un autre Gaulois se dresse, magnifique, avec, sur ses lèvres, le sourire du conquérant!

Et les deux voisins, désormais frères, se tendent la main par-dessus l'invisible haie de mitoyenneté qu'est le Môno !

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C'est dans l'un de ces villages que se place le cadre de ce roman. Dans le simple décor d'une maison de campagne, des passions s'agitent comme dans le cadre d'une vie de « civilisés » avec son confort.

On verra que la passion n'est point l'apanage de telle race parvenue à un certain degré de civilisation. La passion n'a besoin pour naître que du cœur de l'homme.

Et quand, dans un roman, on dépouille l'histoire de la vie intime des peuples de tout l'appareil de civilisation, de tout décor de luxe, de manière à ne voir que les drames du cœur dans leur effrayante nudité, on se dit :

– Mais ces héros sont restés des gens primitifs!

La civilisation dore l'extérieur, embellit la vie, ouvre [PAGE 109] l'esprit aux grandes choses et l'instruit, change parfois le cœur. N'empêche que l'essence même du cœur survit, qu'au fond de ce cœur restent, bien vivaces et peut-être plus cruelles dans leur raffinement, les grandes passions humaines : l'Orgueil, l'Ambition, la Haine, l'Amour, pour ne point les nommer toutes !

Dans ce roman, les héros s'agitent et se guettent autour de ces deux excitants des passions humaines : l'Argent et la Femme!

L'Argent, sous la noble terre nourricière riche, au sein de laquelle il une fortune inépuisable et qui, telle une déesse, accorde les miettes de ses faveurs à qui sait la meurtrir de sa houe.

La Femme, éternel enjeu des luttes de mâles, d'hommes, d'amis, de frères. C'est tout dire !

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Nous avons essayé de rendre dans la langue étrangère cultivée les paroles et les idées de notre héros. Que le lecteur ne s'étonne pas outre mesure !

Dans nos pays, nous avons notre éducation, des formes courtoises de langue, une culture d'esprit, un code de convenances, des usages, des cérémonies où l'emphase ne le cède en rien au désir d'être poli et de plaire. Dans nos idiomes, nous avons le langage terre à terre, le style de bonne compagnie et le ton sublime. Notre cœur est capable de sentiments nobles; notre esprit s'irradie en pensées élevées.

Dans le cadre de notre vie, nous savons mettre quelque confort; un luxe parfois outré n'est pas exclu de notre entourage. Et un civilisé qui serait appelé à vivre notre vie en tirerait cette conclusion, que le justificatif de « sauvage » semble désuet et suranné quand on l'applique en bloc à toutes les races de la « sauvage » Afrique. Puis l'idée de Dieu n'est point bannie de notre religion !

Le féticheur, le Consolateur du sort, le Médecin indigène, dans les invocations adressées aux hôtes du Paradis païen, réservent toujours la suprême invocation à Dieu, comme étant l'Etre grand, Celui sous la dépendance de qui évoluent les autres Dieux dans leurs rapports avec les humains. [PAGE 110] Et maintenant que voilà le lecteur transporté sur les ailes de la pensée dans le cadre où vont s'agiter ses héros, et placé dans la vie et dans la mentalité des gens simples, avec qui il va vivre ces pages, nous lui disons de tout cœur le mot entendu par saint Augustin. Le mot qui décide, excite, raffermit les volontés chancelantes : « Tolle, lege. » Prends, lis!

Félix COUCHORO


[1] Lomé, Direction des Affaires culturelles, Collection Littérature togolaise, 1975, 175 p.

[2] Guy Ossito Midiohouan, « Le phénomène des littératures nationales en Afrique », in Peuples noirs, Peuples africains, no 27, mai-juin 1982, p. 57-70.

[3] Roland Barthes, Mythologies, Paris, Seuil, 1957. Voir le chapitre « Grammaire africaine », p. 155-161.

[4] Jacques Chevrier, « La Poésie camerounaise », in Jeune Afrique, no 1134 du 29 sept. 1982, p. 75. Il s'agit d'une recension de l'ouvrage de Paul Dakeyo, Poèmes de Demain : Anthologie de la poésie camerounaise d'expression française (Paris, éd. Silex, 1982)

[5] Alain Ricard, « La vie littéraire au Togo », in L'Afrique littéraire et artistique, no 21, février 1978, p. 6.

[6] Cf. Robert Cornevin, « Félix Couchoro (1900-1968) : premier romancier régionaliste africain », in France-Eurafrique, no 196, 1968, p. 35-36.

[7] Roman paru en feuilleton dans Togo-Presse du 23 janvier au 13 mars 1970.

[8] Cf. Béa et Marilou paru dans Togo-Presse du 31 décembre 1962 au 16 février 1963.

[9] Cf. L'héritage, cette peste, Lomé, Editogo, 1963, 160 p.

[10] In Togo-Presse du 12 février au 1er avril 1965.

[11] Ibidem, du 26 septembre au 11 novembre 1968.

[12] Alain Ricard, « Un texte méconnu de Félix Couchoro : la préface de L'esclave, 1929 », in L'Afrique littéraire et artistique, no 28, avril 1973, p. 2-7.

[13] David Ananou, Le Fils du Fétiche, seconde édition, Paris, Nouvelles Editions Latines, 1971, p. 10. La première édition de ce roman est de 1955.

[14] Paris, Cercle de la Poésie et de la Peinture, 1958, 31 p.

[15] Cf. le poème « Togo Mien », in Rythmes et Cadences, éditions Akpagon., 1981, p. 134.

[16] Ibidem, p.130-131

[17] Ibidem, p. 62-63.

[18] Ibidem, p. 65-66.

[19] Ibidem, p. 121-122.

[20] Ibidem, p. 127-129.

[21] Ibidem, p. 140.

[22] Ibidem, p. 83.

[23] Yaoundé, CLE, 1972.

[24] Yaoundé, CLE, 1972.

[25] L'indépendance.

[26] Editions Akpagnon. 1981.

[27] E.B. Dongala, « Littérature et Société : ce que je crois », in Peuples noirs-Peuples africains, no 9, mai-juin 1979, p. 58.

[28] Ibidem, p. 58-59.

[29] R. Cornevin, Histoire du Togo, troisième édition revue et augmentée, Paris, Berger-Levrault, 1969, p. 339.

[30] Idem.

[31] Ibidem, p. 462-463.

[32] Idem.

[33] Cf. Robert Cornevin, Littératures d'Afrique noire de langue française, Paris, P.U.F., 1976, p. 195.