Que les persécutions d'un écrivain noir soulèvent la même indignation dans l'opinion internationale que celles d'un écrivain russe, polonais, argentin.

Voici de longs mois que nous tentons en vain d'attirer l'attention des medias sur le calvaire de notre ami René Philombe, grand malade, infirme de surcroît. Depuis quelques semaines le sort du poète camerounais est plus incertain que jamais.

René Philombe a été arrêté au cours du mois de mars : voilà le seul fait confirmé. Puis des lettres incohérentes et contradictoires nous sont parvenues; René Philombe avait disparu, emmené par la police politique du président Ahidjo vers une destination inconnue. René Philombe avait été libéré, mais il demandait à ses amis, pour des raisons de sécurité personnelle, de ne pas faire de campagne sur son cas. René Philombe avait été de nouveau arrêté et, de nouveau, emmené vers une destination inconnue et, cette fois, sa vie était en danger. Etc.

Seuls l'oppression et le totalitarisme trouvent leur compte dans une telle confusion.

Nous exigeons donc qu'on nous dise clairement où est René Philombe.