Que l'Occident, et la France en particulier, cesse de mettre en scène et d'orchestrer hypocritement le massacre des nègres par des kapos noirs promus hâtivement au rang de Chefs d'Etat.

Le fait est que, en Afrique « francophone », les massacres, qui se succèdent, se ressemblent. Au début de l'année dernière, le soudart qui se croyait empereur à Bangui, ordonna l'effroyable hécatombe d'écoliers que l'on sait. Au mois d'octobre de la même année, c'était Ahidjo, l'ignoble boucher tristement célèbre de Yaoundé, chouchou de Giscard à qui il fournit gratis le pétrole camerounais, qui faisait exterminer plusieurs centaines de paysans, enfants, femmes et vieillards compris, dans le nord du Cameroun.

A défaut d'avoir jamais brillé sur aucun champ de bataille, le général Traoré, dictateur à Bamako, vient de conduire avec maestria le carnage de dizaines d'étudiants maliens qui tentaient de faire connaître à l'opinion leurs justes griefs par des manifestations pacifiques. C'est au cours de cette répression qu'est mort, atrocement torturé, Abdul Karim Camara, secrétaire général des Etudiants maliens, dont notre ami, bien connu maintenant des lecteurs de la revue, Traoré Biny, salue le martyre par ailleurs.

Que peut-on ajouter au très beau poème de Traoré Biny ? Rien, sauf peut-être ceci :

Vingt ans d'indépendances mystificatrices et d'avilissement de l'Afrique, vingt ans de néo-colonialisme sanglant, ÇA SUFFIT !