© Peuples Noirs Peuples Africains no. 6 (1978), 72-73.



COMBAT ANTIRACISTE

Ange-Séverin MALANDA

Esta sao as armas (Voici les armes), film de Murillo Salles, produit par l'Institut National du Cinéma, Maputo, (Mozambique)[1].

Les premières images du film montrent les conséquences des bombardements qui, en août 1976, furent perpétrés par l'aviation rhodésienne, non seulement contre les camps des maquisards du Zimbabwé, mais aussi contre des objectifs civils.

Carnages. Charniers. Corps humains transpercés de balles. Un hôpital et des écoles démolis. Voici donc de quoi est faite la domination raciste en Afrique Australe.

Selon qu'on change de lieu en ce monde, les préceptes démocratiques qui sont divulgués dans les capitales occidentales se muent, perdent une part de leur charme discret. Le racisme, réfugié dans des forteresses, existe là par la grâce et avec la bénédiction de l'Occident-chrétien-civilisé, M. Caetano et le ministre de la défense rhodésien d'alors se chargent de nous le rappeler dans le film.

Ces corps calcinés, ces avions rapaces nous parlent, « les diamants, le cuivre ou le pétrole ont une valeur qui légalise les régimes les plus sanglants »[2]. [PAGE 73]

Les agressions de la Rhodésie contre la jeune République Populaire du Mozambique empêchent d'oublier celles que pendant la construction du barrage de Cabora Bassa, la soldatesque de Ian Smith et celle de l'Afrique du Sud, enragées, criminelles, commettaient contre le peuple mozambicain. Ces actions ne surprirent pas les combattants du Frelimo, artisans de la victoire célébrée le 25 juin 1975.

Le courage d'un peuple se voit et se lit à son attachement, à sa volonté de liberté, à sa solidarité avec les autres peuples opprimés, à son internationalisme. Le peuple mozambicain est un peuple courageux : les attaques répétées des armées racistes ne l'ont jamais fait renoncer au soutien qu'il accorde aux autres peuples d'Afrique Australe.

Ange-Séverin MALANDA


[1] Ce film a été projeté le mercredi 29 novembre 1978 à la Cinémathèque du palais de Chaillot, à Paris.

[2] Bernard Noël, dans la préface à Feu Froid du poète sud-africain Breyten Breytenbach, Christian Bourgois, éditeur, p. 7.