© Peuples Noirs Peuples Africains no. 5 (1978), couverture.



CE QUE NOUS ATTENDONS POUR PUBLIER NOTRE COMITÉ DE RÉDACTION ?

Que cessent les ravages de l'apartheid à la française.

Sous la Cinquième République, une circulaire anti-nègres chasse l'autre, sans oublier de surenchérir sur elle. La dernière, signée de Christian Bonnet. ministre de l'intérieur de Paris, vise théoriquement à limiter l'accueil de tous les étudiants étrangers en France. Bien entendu, en raison de réflexes discriminatoires invétérés, les étudiants africains seront les plus nombreuses sinon les seules cibles des nouvelles restrictions. Ainsi, compte tenu du climat d'arbitraire colonial qui prévaut sous les dictatures francophiles d'Afrique « francophone », les exigences de préinscription au Consulat Général de France et de garantie de solvabilité auront pour effet de mettre d'emblée hors course tous les jeunes gens n'appartenant pas au sérail francophile local. Voici donc les plus modestes obligés de se rabattre sur l'enseignement au rabais des Universités africaines francophones, si suspectes que les jeunes s'en détournent en masse.

Mais quelle peut bien être la validité d'une telle circulaire au regard du droit international dont un principe directeur semble être la stricte réciprocité des avantages entre les Etats ? Paris ne devrait-il pas s'interdire de fermer l'entrée de son territoire aux ressortissants d'une République africaine dont le nombre de résidents n'est pas au moins égal à la colonie française dans le pays concerné ? Il y a environ cinquante mille Français au Gabon, mais sans doute pas cinq mille Gabonais en France ! Pourquoi faut-il que l'immigration française (trafiquants, aventuriers. missionnaires, commerçants, assistants techniques. etc.) dans une république noire soit présentés par les media comme une aubaine pour l'Afrique, mais l'entrée en France de quelques centaines de jeunes gens désireux de se former comme une éventualité fâcheuse ?

Puisque les gouvernements africains sont asservis, les organisations internationales et humanitaires silencieuses, les media muselés par leur chauvinisme, pourquoi un comité de juristes noirs (soutenu par les publications qui, comme « Peuples noirs – Peuples africains », se consacrent à la défense des Noirs), ne se formerait-il pas en vue de soumettre cette circulaire inacceptable à l'appréciation du Tribunal International de La Haye ?

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Responsable de la publication : A. Biyidi-Awala. Publié par la S.A.R.L. - Editions des Peuples Noirs

Imprimerie S.E.G., 33, rue Béranger, 92320 Châtillon-sous-Bagneux Dépôt légal : 4e trimestre 1978 - No impr. : 829
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