© Peuples Noirs Peuples Africains no. 59-62 (1988) 96-104



LITTERATURE AFRICAINE FRANCOPHONIE ET MEDIA

Guy Ossito MIDIOHOUAN

Il n'est pas question ici, comme on pourrait le penser au premier abord, de revenir sur les problèmes que pose l'usage de la langue française par les écrivains africains. Cette situation qui découle de l'histoire de notre continent et de la place que continue d'occuper le français dans nos sociétés, a déjà fait l'objet de nombreuses études et passe du reste désormais pour un sujet rebattu. Ce qui ressort de ce vieux débat, une fois écartés les apriorismes et autres prises de position passionnelles, c'est que l'africanité de production en français de nos écrivains ne fait pas de doute, dans la mesure où la France ni aucun autre pays en dehors de l'Afrique ne peut revendiquer, encore moins assumer cette littérature dont l'autonomie vis-à-vis de l'institution littéraire spécifiquement française n'a fait que s'affirmer depuis la période coloniale, jusqu'à apparaître aujourd'hui comme un fait quasi incontestable. Aussi ne voit-on généralement dans cette contestation de l'africanité de cette production au nom de la langue française qu'une pure boutade.

Force est pourtant de constater que la reconnaissance de cette africanité n'est pas toujours exempte d'arrière-pensées, particulièrement en ce qui concerne nos anciens colonisateurs. Ceux-ci continuent de jouer un rôle de premier plan dans l'édition et la réception des œuvres africaines et montrent une tendance marquée à percevoir et à représenter nos écrivains comme étant d'abord et avant tout des écrivains francophones[1], ce qui aboutit à un grave malentendu entre eux et nous.

C'est dans ce sens que l'idée de Francophonie m'apparaît comme un facteur déterminant dont devrait tenir compte toute étude du processus d'institutionnalisation de la littérature africaine d'expression française. Car, à y regarder de près, c'est l'autonomie et la spécificité expressément revendiquées par nos écrivains et apparemment reconnues par nos anciens maîtres qui se trouvent sinon niées du moins oblitérés par la mystique de la Francophonie dès l'instant où la France a conçu l'idée originale de faire de sa langue un instrument privilégié de sa politique extérieure, de son hégémonie, à la suite de l'effondrement de son empire colonial.

FRANCOPHONIE ET IDENTITE AFRICAINE

On sait que l'idée de Francophonie, née à la fin des années 50, a pris corps en une décennie et se concrétisa en 1970 avec la création à Niamey de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT). Mais on ignore généralement qu'il s'agissait à l'origine d'une parade française à l'idée d'Unité Africaine, que la Francophonie se développa concurremment avec cette dernière et qu'elle triompha – c'est bien ainsi qu'il [PAGE 98] convient de présenter la chose – grâce aux mêmes organes qui contribuèrent à ruiner le projet de N'Krumah (Conseil de l'Entente, groupe de Monrovia, U.A.M., O.C.A.M.)[2].

De la Francophonie existent d'innombrables définitions aussi lyriques les unes que les autres. Nous pouvons retenir qu'elle se donne comme une communauté de culture, une Nouvelle culture a dimension planétaire.

La culture ! Voilà un mot qui dans notre histoire de "damnés de la terre" n'a jamais eu que des effets ravageurs : c'est au nom de la culture, ou plus précisément du manque de culture, que l'on nous esclavagise; c'est au nom de la culture qu'on nous colonisa; c'est toujours au nom de la culture qu'aujourd'hui on nous francophonise.

Si le mot culture, qui a de tout temps fonctionné dans nos rapports avec l'Occident comme un "attrape-négro", ne doit pas désormais, chaque fois qu'il est évoqué par nos anciens maîtres (devenus, dit-on partenaires), être considéré comme une déclaration de guerre, nous avons – on en conviendra – plus d'une raison de le tenir pour suspect et d'agir en conséquence pour éviter d'être les éternels dindons de la farce.

Aussi ne devrait-on pas s'étonner lorsque nous, Africains, soupçonnons la Francophonie d'être le nouveau paravent de l'impérialisme français et que nous nous posons des questions comme celles-ci : le principe de l'unité des pays africains doit-il être recherché en Afrique ou en dehors de l'Afrique ? La conscience de notre unité, de notre communauté de destin, de notre solidarité, doit-elle se construire sur la base de nos intérêts propres et à notre initiative souveraine ou sur la base des apports extérieurs et de projets que nous ne maîtrisons guère ? La Francophonie n'est-elle pas une nouvelle manière de mutiler l'identité africaine en faisant croire que la culture africaine n'est qu'une composante de la CULTURE FRANCOPHONE, qui, nous dit-on, est "la somme de toutes les cultures du MONDE FRANCOPHONE alliées pour faire face ensemble aux exigences et aux défis de la modernité" ?

Toutes ces questions se posent à nous avec plus d'acuité depuis que ces derniers temps nous assistons à un redéploiement sans précédent de l'appareil idéologique francophone.

Nombreux sont les Africains qui avaient pensé que la victoire de la gauche en France en mai 1981 entraînerait un changement significatif dans les rapports entre ce pays et l'Afrique. Ils durent très tôt se rendre à l'évidence que, quelle que soit la tendance du pouvoir en France, la politique africaine y répond à une donne immuable : les intérêts de la France. Rien de plus normal que celle-ci exploite à son profit notre incapacité à défendre les nôtres. En politique point de charité. Seuls les Africains ignorent encore cette vérité. [PAGE 99]

Parce que la défense de la langue française est une question vitale pour la France, François Mitterrand opte pour "l'amélioration de certaines structures institutionnelles non satisfaisantes de la Francophonie". Ainsi trois nouveaux organismes sont créés pour renforcer l'action de l'ACCT. Il s'agit du "Haut Conseil de la Francophonie" (présidé par le chef de l'Etat français, avec comme vice-président Léopold Sédar Senghor), du "Comité Consultatif de la Langue Française" (présidé par le député socialiste Roger Fajardi) et du "Commissariat Général de la Langue Française" (dirigé par l'écrivain Philippe de Saint Robert).

La réunion à Paris les 17, 18 et 19 février 1986 de la première "Conférence des Chefs d'Etats ayant en commun l'usage du français" constitue un franc succès pour la Francophonie qui semble de plus en plus s'ouvrir aux problèmes économiques et politiques en s'articulant sur le dialogue Nord-Sud.

Pour l'observateur africain, mai 1986 marque une autre étape dans la redynamisation de la Francophonie que le gouvernement de M. Jacques Chirac voudrait plus présente que par le passé, plus active sinon plus agressive, pour la première fois dans l'histoire de la France, est créé un Secrétariat d'Etat spécialement chargé de la Francophonie. Des raisons à la fois politiques et psychologiques exigeaient de mettre à ce poste non pas un Français de pure souche (ce qui risquerait de confirmer l'idée qu'il s'agit d'une affaire franco-française et contribuerait à renforcer les réticences, particulièrement des Africains), mais quelqu'un qui, tout en étant de nationalité française (c'est, naturellement, la condition sine qua non de la participation au gouvernement français), pourrait, de par sa personne, renforcer par des accointances à la fois subtiles et évidentes, l'adhésion des Africains à l'idée, ou du moins ramollir leurs réticences; quelqu'un qui, en outre, symboliserait une synthèse culturelle. L'histoire de la Francophonie révèle que celle-ci n'a jamais manqué de nègres de service : le chien du roi n'est-il pas le roi des chiens ? Madame Lucette Michaux-Chevry rassemble toutes ces qualités, avec en plus la grâce rassurante d'une femme d'âge mûr.

Depuis, les rencontres internationales le disputent en nombre et en diversité aux foires, expositions et festivals. Le soin tout à fait exceptionnel accordé à la préparation du deuxième sommet francophone qui s'est réuni du 2 au 4 septembre 1987 à Québec au Canada a montré à ceux qui pouvaient encore en douter la détermination des promoteurs de la Francophonie.

Ce regain de dynamisme de la Francophonie se traduit aussi par une campagne gigantesque à travers l'édition et les média : soutien et promotion du livre francophone, financement de nombreuses revues aussi luxueuses les unes que les autres, presque toutes éditées en France, largement et gratuitement diffusées en Afrique, la France ne lésine plus sur les moyens pour étendre et affermir le prestige de la Francophonie, étaler [PAGE 100] sa richesse, montrer ses potentialités; et elle est suivie en cela par le Canada (on devine le rôle joué par le Québec) qui a annoncé à l'ouverture du deuxième sommet francophone sa décision d'annuler la dette publique de sept pays africains francophones.

Par ailleurs le redéploiement idéologique de la Francophonie est manifeste sur les radios et télévisions africaines. Depuis un peu plus d'un an, il ne se passe pas de semaine sans qu'on entende parler de Francophonie. Aux émissions traditionnelles réalisées à Paris et dont nous "profitions" ou "bénéficions" déjà grâce à la coopération agissante entre les moyens d'information francophones sont venues s'ajouter de nouvelles "A l'écoute du monde francophone", "Itinéraires et expression africaine", "Espace Francophone", sans compter les reportages, les films documentaires et autres spots, qui, relevant tous d'une stratégie que nous ne maîtrisons pas, nous maintiennent dans notre rôle de consommateurs passifs, renforcent le mythe de l'apport fécondant de l'Occident et apportent, en définitive, une fausse solution à l'éternel problème de moyens que rencontrent nos média lorsqu'il s'agit de stimuler la créativité au niveau local.

Ainsi nous assistons impuissants à l'introduction en Afrique d'un système d'informations où les vues et les préoccupations étrangères prennent plus de place qu'elles ne méritent, réduisant d'autant les possibilités d'exercice d'une parole, d'une pensée authentiquement africaine déjà handicapée, comme on le sait, par le manque de liberté d'expression qui caractérise nos pays[3].

Les journalistes africains, et plus généralement les professionnels des média, sont nombreux qui ont une conscience éclairée du danger que représente cette situation pour nos sociétés, et qui, en dépit des pesanteurs politiques locales, se risquent dans une lutte évidemment inégale contre ce système tentaculaire. Mais il faut souligner que ce dernier se sert aussi de nombre d'entre eux qui, consciemment ou inconsciemment, lui apportent un soutien complaisant.

Ainsi tel réalisateur d'une émission littéraire hebdomadaire sur une radio africaine n'hésitera pas à balancer à ses auditeurs, et cela pendant plus d'un mois, des enregistrements de RFI où tel critique français disserte doctement sur les nouvelles orientations de la littérature africaine à l'intention du public africain. Allez reprocher à ce compatriote son manque d'imagination, essayez d'attirer son attention sur les effets psychologiques néfastes d'un tel procédé sur les auditeurs, il vous répondra avec suffisance qu'il est un professionnel reconnu compétent par les meilleurs écoles occidentales, que son expérience est appréciée par les plus grandes stations mondiales où il a déjà effectué de nombreux stages, qu'il n'a de leçon à recevoir de personne, surtout pas d'un profane et qu'il fait honnêtement et au mieux ce qu'il peut avec les moyens matériels et financiers dont il dispose. Il suffira d'une petite enquête pour se [PAGE 101] rendre compte que dans l'ambiance de croupissement, d'aigreur et de sourdes rivalités qui règne dans la profession et dans la situation de crise économique que traversent nos pays à mentalité d'assisté (P.M.A.), un stage de quelques mois en France ou un petit saut au Canada pour une co-réalisation sont comme des bouffées d'air convoitées et qui valent bien quelques messes pour la Francophonie.

Mais il serait injuste de charger uniquement les journalistes. M. Barthélémy Kotchy, doyen de la Faculté des Lettres de l'Université d'Abidjan, n'exprime-t-il pas dans une interview récente[4] sa fierté de voir la Revue de littérature et d'esthétique négro-africaines, publication de la Faculté des Lettres, "cooptée comme revue francophone" ? Cela constitue selon lui "la preuve de la qualité de cette revue". C'est dire que pour de nombreux intellectuels africains, la Francophonie est devenue la référence obligée, un label d'excellence lorsqu'elle n'est pas vécue comme une chance, une aubaine dont il serait stupide de ne pas profiter.

Aussi la prise en charge empressée de l'Afrique par la Francophonie est-elle aujourd'hui un fait incontestable, comme le relève en littérature ce que nous pouvons appeler "le phénomène Sony Labou Tansi".

SONY LABOU TANSI LA STAR FRANCOPHONE

C'est en 1979 que le Congolais Sony Labou Tansi, alors âgé de trente deux ans, publia son premier roman chez Seuil à Paris.

Au moment où parut La vie et demie, la critique parlait encore beaucoup de difficultés de la littérature africaine à se renouveler. Certes, on pouvait déjà noter quelques tentatives plus ou moins heureuses de rénovation de l'écriture à travers les œuvres de Charles Nokan et Le devoir de violence de Yambo Ouologuem. L'avènement de Kourouma apparut à la critique occidentale unanime comme une parousie et l'œuvre, Les soleils des indépendances, d'ailleurs restée à ce jour sans suite, comme l'entéléchie du nouveau roman africain. Les réserves, exprimées surtout par certains critiques africains au demeurant handicapés par la diffusion extrêmement limitée de leurs idées n'y firent rien : dans le monde des Lettres africaines, ce sont les critiques occidentaux, les revues occidentales spécialisées dans les questions africaines, les média occidentaux aux puissants moyens et à rayonnement planétaire qui font l'événement.

Mais une hirondelle ne fait pas le printemps.

Bientôt émergeront des noms comme Mongo Béti (qui revenait ainsi en scène de manière remarquable après une longue absence), Williams Sassine, Thierno Monenembo, Alioun Fantouré ... C'est dire qu'on assiste [PAGE 102] depuis la fin des années 60 à un regain de vitalité dans la production littéraire africaine.

Si l'on peut affirmer aujourd'hui que Sony Labou Tansi est non seulement un écrivain confirmé mais aussi un auteur de talent qui s'est illustré dans plus d'un genre (roman, nouvelle, théâtre), il est toutefois loin de n'avoir produit que des chefs-d'œuvre.

Mon avis de lecteur assidu de la production de cet écrivain, c'est que dans une œuvre prise pour elle-même, comme d'une œuvre à l'autre, on a l'impression de tourner en rond au rythme monotone des mêmes procédés sempiternellement repris, qui constituent sans doute l'identité formelle du créateur et sont – on l'a abondamment démontré – chargés de sens, mais créent très vite une lassitude qui, pour être recherchée par l'auteur, n'apparaît pas moins comme une manière de sacrifier à une certaine facilité dont Les sept solitudes de Lorsa Lopez représente l'expression la plus décevante.

A côté de Sony Labou Tansi, il y a bien d'autres écrivains africains dont on parle peu ou pas du tout, mais dont les œuvres sont à plus d'un titre dignes d'intérêt, remarquables par leur originalité et leur profondeur, voire souvent supérieures à plus d'un livre de Sony devenu la tarte à la crème de toutes les revues francophones mais aussi d'une certaine critique universitaire africaine se voulant "branchée". Je pense en l'occurrence – et ce n'est qu'un exemple – à un écrivain comme Williams Sassine dont on parle fort peu mais qui représente incontestablement l'un des meilleurs, des plus sûrs talents de la littérature négro-africaine depuis 1960. Qu'on lise ou qu'on relise Saint Monsieur Baly, Wirriyamu ou Le jeune homme de sable : ce sont des œuvres d'une sublime grandeur. Quant à son dernier roman, Le zéhéros n'est pas n'importe qui, il semble inaugurer une nouvelle phase plus brillante dans la production de cet auteur qui poursuit presque dans l'ombre une carrière admirable parce que sans faille depuis quinze ans.

Or donc tout se passe comme si les média français, préoccupés avant tout par l'appropriation et le renouvellement de la langue française par les Africains, avaient décidé d'imposer Sony Labou Tansi comme le meilleur représentant de la littérature africaine contemporaine. Il est jeune, il a du talent, il est ambitieux et, surtout, il se prête admirablement au jeu.

On peut dire que la réputation de cet écrivain dont les œuvres sont encore en réalité très peu connues du public africain est une pure fabrication des média français et qu'elle relève d'une entreprise de récupération idéologique doublée d'une campagne commerciale, Sony est pratiquement devenu l'otage de la Francophonie, son porte-flambeau en Afrique. [PAGE 103]

J'ai observé ces derniers temps que dans deux émissions sur trois d'"espace francophone" qui passent sur les télévisions africaines, on nous sert une interview de Sony Labou Tansi, ou un gros plan d'un livre de Sony Labou Tansi, ou un commentaire sur la mise en scène d'une pièce de Sony Labou Tansi montée à Paris ou à Avignon. Nous sommes régulièrement tenus au courant de toutes les rencontres francophones auxquelles participe Sony Labou Tansi. Sony Labou Tansi est la figure emblématique dans le reportage télévisé réalisé par l'Afrique sur la Foire du Livre Francophone de 1987. Bref nous en avons par dessus la tête de Sony Labou Tansi et l'on peut craindre que ce sentiment d'irritation largement partagé ne se retourne contre cet écrivain pourtant remarquable, lorsque le public africain découvrira que sa réputation est relativement surfaite et cache en fait une conspiration de silence dont sont victimes des écrivains qui ne manquent pas de talent mais qui se voient marginalisés soit parce qu'ils se refusent à se placer sous la bannière de la Francophonie, soit parce qu'ils manifestent vis-à-vis de cette dernière une indifférence souvent interprétée, avec raison d'ailleurs, comme une hostilité.

La leçon qu'il faut bien tirer de tout cela c'est que notre littérature est loin d'être affranchie, qu'elle reste dépendante à l'instar de nos pays. Il importe donc que nos écrivains prennent conscience de cette situation, qu'ils recherchent sérieusement les moyens d'y remédier en commençant par éviter l'appât et le clinquant d'une Francophonie tonitruante qui s'emploie à vouloir faire d'eux de vulgaires tirailleurs sur le front de la défense de la langue française

Guy Ossito MIDIOHOUAN
Cotonou,
Août – Septembre 1987


[1] Le numéro 82 de la revue Notre librairie consacré aux "Ecrivains de langue française – Afrique noire, Maghreb, Caraïbes, Océan Indien" illustre bien notre propos.

[2] Cf. MIDIOHOUAN (Guy Ossito), "Portée idéologique et fondements politiques de la Francophonie (vue d'Afrique)", in Peuples noirs-Peuples africains, no 43, Janvier-février 1985, pp. 12-36.

[3] "Il est difficile, écrit Xavier Deniau, de recenser en Afrique le nombre exact de francophones, aussi parlera-t-on davantage de locuteurs potentiels (qui correspondent à ceux qu'Onésime Reclus appelait des "Français par destination") qui utiliseront le français au fur et à mesure de leur développement culturel", in La Francophonie, Paris, P.U.F., 1983, p. 39.

[4] Cf. Fraternité Hebdo, no 1477 du 20 août 1987.