© Peuples Noirs Peuples Africains no. 36 (1983), couverture.



APPEL
POUR UN COLLECTIF
DES OPPOSITIONS AFRICAINES EN FRANCE

Mardi 6 décembre, le plus important mouvement gabonais d'opposition, le Morena (qualifié, il est vrai, d'opposition d'opérette par certains nationaux-tiermondistes, sans doute parce qu'il n'a jamais provoqué d'effusion de sang), n'a pu tenir une conférence de presse à Paris. François Mitterrand l'avait fait interdire par son ministre de l'intérieur. Bongo, le petit Pinochet noir de Libreville, exigeait, pour se réconcilier avec Paris, que les opposants gabonais résidant en France soient muselés. François Mitterrand s'est incliné, comme hier Giscard d'Estaing, et, avant Giscard d'Estaing, Pompidou, etc.

Cet alignement, nous l'avons toujours prédit ici à Peuples noirs-Peuples africains, loin de nous faire aucune illusion sur la « gauche » française.

Devant ce mur qu'aucun changement de majorité n'a ébranlé ni n'ébranlera, n'est-il pas temps que les militants africains résidant en France, joignant enfin un début de pratique au demeurant bien modeste à leur sempiternelle théorie de l'unité africaine, se concertent et envisagent la constitution d'un Collectif des oppositions africaines en France ? Plutôt que de continuer à agir dans la dispersion, synonyme de faiblesse et bon reflet de la balkanisation néo-coloniale, tenterons-nous enfin, au moins ici en Europe, d'unir nos voix, à défaut de nos moyens bien dérisoires encore ?

Peuples noirs-Peuples africains s'engage à publier toutes propositions et suggestions qui lui seront adressées dans ce sens et souhaite que réagissent aussi bien les organisations que les individus.

Droits de reproduction, traduction et d'adaptation réservés pour tous pays.
© Editions des Peuples noirs
Responsable de la publication : A. Biyidi-Awala
Publié par la S.A.R.L. « Editions des Peuples noirs »

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Dépôt légal : janvier 1984 - No impr. : 1776
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