© Peuples Noirs Peuples Africains no. 29 (1982) 127-136



UNE LECTURE
DE « PERPETUE OU L'HABITUDE DU MALHEUR »
DE MONGO BETI

Olusola OKE

L'analyse critique des romans que Beti écrit depuis 1972 s'impose en tant que vérification des significations sérieuses de ces œuvres, de leur validité comme du caractère révolutionnaire de la vision socio-politique qui en surgit. Cette analyse qui fait défaut parfois par l'inexactitude qui la caractérise, montre pourtant le sérieux avec lequel les critiques entreprennent l'examen de la vision explicitement politique que Beti offre actuellement à ses lecteurs. Car depuis la publication de Main Basse sur le Cameroun[1] en 1972 Beti a changé radicalement la perspective sous laquelle il évoque la réalité africaine coloniale et postcoloniale dans ses œuvres. Il abandonne la présentation satirique de la réalité coloniale déroutante en faveur d'une dénonciation ouverte de la politique fasciste des nouveaux dirigeants politiques de l'Afrique.

Certains critiques ont attiré l'attention sur la virulence de la critique des dirigeants politiques africains qui se développe dans Remember Ruben[2] et dans Perpétue[3] alors que d'autres ont accusé l'oppression de la femme [PAGE 128] africaine moderne dans une Afrique indépendante comme le point central de Perpétue. Dans les deux cas, les critiques ne font qu'effleurer un autre aspect non moins important de la présentation de la société africaine traditionnelle que contiennent les romans. Il s'agit de la mise en valeur des contradictions malheureuses qui caractérisent les structures internes de la société traditionnelle, contradictions qui se manifestent surtout au niveau des mœurs et qui expliquent le rôle malheureux qu'on accorde aux femmes dans leurs rapports avec le reste de la société. La société africaine coloniale et néo-coloniale est conçue par Beti avec un sens aigu des effets de ces contradictions sur la conscience collective qu'elles affaiblissent. La société s'affaiblit grâce à ces contradictions et n'est donc pas capable de soutenir la résistance qu'elle a besoin d'opposer à ses oppresseurs. Il lui faut donc une orientation nouvelle grâce à laquelle les structures traditionnelles s'effondreront et c'est à partir de la prise de conscience que préparent les Rubenistes que se réalisera cette orientation indispensable.

Voilà le grand message optimiste de ces romans « révolutionnaires » de Beti et voilà ce que nos critiques n'arrivent guère à articuler suffisamment dans leur analyse du nouveau Beti. Il est décevant de voir que l'article d'Emile Snyder, « Malaise des indépendances : aperçu du nouveau roman africain d'expression française »[4] se termine sur une comparaison malheureuse de Remember Ruben et Perpétue avec Mission Terminée[5] plutôt que sur l'affirmation des aspects plus positifs des « nouveaux » romans de Beti. Bien qu'il entreprenne dans son examen panoramique de la littérature francophone africaine post-coloniale l'étude d'une tendance qui la marque plutôt qu'une analyse comparative des œuvres individuelles, Snyder se permet de terminer son article sur la conclusion que seule une étude comparative développée peut soutenir. Il écrit :

    « Bien que l'œuvre de Mongo Beti mérite certainement des louanges pour ses courageux objectifs, il [PAGE 129] me semble néanmoins que Remember Ruben et Perpétue sont des œuvres assez faibles et certainement pas du niveau de Mission Terminée. Les intrigues y sont lâches, les personnages sont réduits à des stéréotypes politiques et la prose souvent négligée »[6].

Et pourtant le message central des deux romans ne s'articule pas moins sérieusement que celui de Mission Terminée. Au contraire![7]

Ainsi pour l'article de R.P. Smith pour qui Perpétue se fait valoir grâce à son développement du sujet trop exploité de la femme africaine opprimée même dans la société africaine moderne[8]. Bien sûr, le sort de la femme africaine exploitée occupe une place importante dans le roman. Mais il faut tenir compte du rôle qu'occupe la mère de Perpétue, elle-même femme vivant dans le milieu traditionnel, mais tout en étant en même temps l'exploitatrice la plus acharnée de sa fille. Ne faut-il pas chercher plutôt la signification de l'histoire de Perpétue dans le contexte plus large des contradictions internes qui rongent la société traditionnelle qu'elle ne peut fuir comme sa sœur aînée, Antonia ? Celle-ci abandonne son mari à qui elle est incapable de donner un enfant et gagne Fort-Nègre. Sa situation est comparable à celle de leur frère Essola qui se réfugie dans la vie politique en fuyant la société traditionnelle décevante et frustrante. L'exploitation de Perpétue ne peut trouver sa vraie signification que si l'on la voit à la lumière de l'arriération de la société traditionnelle et de ses valeurs sociales de [PAGE 130] même qu'il sera impossible presque de saisir la vraie signification de la dégénération de Martin si on le met en dehors de ce contexte. Ajoutons à cette perspective celle de la réalité politique post-coloniale qui rend la situation de la société traditionnelle plus précaire.

D'autres analyses de Perpétue cherchent la signification du roman dans le sérieux avec lequel il dévoile les dégâts que cause dans la société camerounaise le régime néocolonial de Baba Toura. Mais cette analyse mène à la comparaison de ce dernier roman à ceux que Mongo Beti a écrits avant 1960. Tandis qu'on loue Remember Ruben comme roman révolutionnaire épique, on cherche à faire valoir Perpétue comme un roman qui dévoile les points faibles des coutumes arriérées de la société africaine au même titre que les romans betiens d'avant 1960. Nous pensons qu'il existe dans Perpétue un aspect significatif de la nouvelle orientation qui se manifeste dans les autres romans « rubenistes » de Beti. Bien sûr Perpétue traite sous une lumière moins révolutionnaire que les autres romans la réalité néo-coloniale camerounaise dans la mesure où les expériences de Perpétue et de son frère ne comportent guère la même conscience révolutionnaire que nous rencontrons chez les autres Rubenistes qui figurent dans Remember Ruben et dans la Ruine presque cocasse d'un polichinelle[9]. Mais il faut dire que Perpétue partage la même vision socio-politique avec ces autres romans.

Mongo Beti s'oriente davantage vers la réalité politique dans ces nouveaux romans d'autant plus qu'il cherche à montrer la signification cachée de certains aspects de la réalité coloniale et post-coloniale, signification que cachaient sciemment les dirigeants coloniaux ou néo-coloniaux et que l'insouciance des nationalistes trop occupés par la recherche des valeurs traditionnelles qu'ils opposeraient à celles européennes les empêchait de découvrir. Beti nous mène dans sa nouvelle vision aux rapports de causalité qui lient les différents aspects et les différentes étapes de la réalité africaine de l'époque coloniale et post-coloniale. La vision se révèle en trois étapes dans Remember Ruben, Perpétue et La Ruine... [PAGE 131] Dans « Perpétue et l'habitude du malheur ou Mongo Beti et la révolution avortée », Laure Hesbois apporte une lumière significative à la signification de notre roman[10]. Son analyse se complète dans celle d'Yves Benot, « Mongo Beti ou le réalisme contre les colonialismes »[11]. La valeur authentique de Perpétue est recherchée par ces commentateurs dans le réalisme qui caractérise la vision de la réalité du Cameroun post-colonial, telle qu'elle se présente dans le roman. Mais tandis que Benot met l'accent sur le caractère et l'importance de l'oppression à laquelle se soumettent les personnages principaux du roman, Hesbois développe dans une analyse plus théorique la correspondance entre la vision betienne de la réalité post-coloniale et sa forme réelle. L'analyse de Hesbois nous semble être plus valable mais ses conclusions ne tiennent souvent pas compte des éléments les plus significatifs de la vision de la réalité que Beti développe dans Perpétue.

Nous partageons l'avis que le réalisme fictif betien se révèle un peu défectueux parce que le roman ne laisse aucune place au changement de la situation où Essola et Perpétue, même comme des révoltés, sont écrasés par leurs problèmes. Mais nous pensons que le point de vue que Mouralis affirme à ce propos est plus important que celui de Hesbois. Celui-là pense que l'on doit chercher dans l'enquête que fait Essola sur la mort de sa sœur une signification plus sérieuse de ses rapports avec son passé[12]. Ceci nous permet d'accorder à ce retour en arrière inapprécié par d'autres qui le trouvent incapable de remédier au mal achevé, une importance qu'on ne peut pas lui enlever sans faire grief au roman, à sa signification morale et esthétique.

Il est important de ne pas perdre de vue le fait que le retour d'Essola à son village après sa libération et après la mort de sa sœur lui permet de réaliser, à un niveau individuel et symbolique bien sûr, ce que les Rubenistes [PAGE 132] auraient accompli au niveau concret et national, s'ils avaient vaincu les oppresseurs. C'est pourquoi Mouralis écrit :

    « – Il signifiait aussi qu'avec l'arrivée au pouvoir de Ruben une société nouvelle allait être mise en place, que des relations d'un autre type que celles dont on s'était jusqu'alors contenté seraient désormais instaurées entre les individus. La lutte menée par les militants impliquait ainsi un rejet de certaines pratiques du milieu traditionnel »[13].

L'enquête que fait Essola et le meurtre de son frère qui en résulte doivent trouver leur signification la plus importante dans ce contexte : c'est un retour en arrière qu'il entreprend en vue de démontrer que même si la lutte contre l'oppression est perdue à l'échelle nationale et après le premier assaut, on aura toujours à la reprendre surtout dans l'arrière-pays et contre les coutumes arriérées de la société traditionnelle et ses ténors. Le retour n'est donc pas motivé uniquement par l'amour d'Essola pour sa sœur mais plutôt par la nécessité de montrer le point de départ véritable que les Rubenistes ont besoin d'accepter pour ne pas retomber dans les pièges qui les ont perdus la première fois. Ce n'est qu'après avoir libéré les paysans de leurs traditions arriérées que les Rubenistes pourront repartir à la guerre tout en jouissant d'une arrière-garde dont ils pourront dépendre.

Voilà la conception qui soutient la Ruine... c'est le grand apport de ce roman à la vision de la réalité post-coloniale que Beti développe dans ses derniers romans. C'est aussi l'aspect le plus important du message qu'il adresse aux révolutionnaires africains qui se sont donné la tâche de nettoyer l'Afrique des anciens nationalistes devenus exploiteurs irrémédiables de leurs peuples.

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La signification et la valeur littéraire de Perpétue résident alors dans les rapports qui lient les deux problèmes auxquels Essola fait face, à savoir l'insurrection [PAGE 133] nationale qu'on monte contre Baba Toura et les autres agents de l'oppression néo-coloniale et la lutte locale opposée aux forces traditionnelles et arriérées que symbolise Anna-Maria, sa mère. L'Union des Populations du Cameroun (U.P.C.) s'est prononcée contre les aspects les plus conservateurs de la culture traditionnelle surtout la place accordée aux femmes dans l'organisation sociale et l'attitude de la société à l'égard des enfants[14]. C'est à la lumière de cette déclaration du parti de Ruben qu'on doit analyser Perpétue avec bien sûr une conscience aiguë de la signification que Beti lui accorde. Car il porte plus loin sa signification en y cherchant la cause de l'échec provisoire des Rubenistes.

Perpétue nous présente la société camerounaise qui livre une lutte meurtrière contre ses oppresseurs, c'est-à-dire les dirigeants politiques du pays. Ruben, le chef des résistants, a déjà été assassiné et ses acolytes les plus actifs saisis et emprisonnés. On a forcé quelques-uns d'entre eux à renoncer au P.P.P. La grande lutte est abandonnée pour le moment mais Essola rentre à son village après six ans d'emprisonnement pour régler les comptes avec ceux qui ont rendu possible la victoire provisoire de Baba Toura. Voilà le protagoniste de notre roman et c'est à partir de son point de vue que nous allons saisir la signification de la lutte pour laquelle il vient de passer six ans en prison aussi bien que celle de la lutte à laquelle il va bientôt se livrer.

Il est sur le point de désespérer:

    « Mais à quoi bon désormais ? songea le voyageur avec un découragement attristé. Voilà dix ans que Ruben avait été tué, et six mois que pour sa part, il avait abjuré son combat en échange de sa sortie du camp de concentration et d'une réintégration immédiate dans la fonction publique. »[15]

Le roman présente l'histoire d'une deuxième lutte qu'une autre jeune Camerounaise, symbole sans aucun doute de la jeunesse comme des femmes africaines, mène contre les valeurs arriérées de la société traditionnelle. [PAGE 134] Il s'agit de Perpétue, sœur d'Essola, victime par excellence de formes d'exploitation de la société paysanne que la réalité politique néo-coloniale rend plus déshumanisante. Robert, l'agent de police, et Essola résument bien le phénomène dans la conversation suivante qui se situe à la dernière page du roman :

    « Oui, j'ai vaguement entendu parler de la tragédie de votre jeune sœur. Je l'ai vue au moment de son mariage : était-elle mignonne, cette enfant-là ! C'est frappant combien les gens de chez nous manquent de cœur à l'égard de leurs filles.

    – Il n'y a pas qu'avec les filles, brigadier, c'est une illusion. Avec les garçons aussi, même s'ils ne les vendent pas. Perdre leurs enfants, filles ou garçons, ils s'en accommodent aussi vite que la mère poule, sortie le matin environnée d'une nuée de poussins, mais n'en montrant que deux en rentrant, parce que les rapaces lui ont dévoré les treize autres, en une seule journée.

    « Mais toujours faraude, l'œil aussi sec, en paraît-elle affectée ? Et dans quelques semaines, il lui en viendra encore une couvée que les rapaces décimeront pareillement dès la première journée de sortie. Voilà comment sont les gens ici chez nous avec leurs enfants. Croyez-vous, ils n'aiment pas plus leurs garçons que leurs filles.

    – Alors, pourquoi les désirent-ils tant ? Pourquoi les font-ils ?

    – C'est une sorte de mécanique; cela n'a pour ainsi dire pas d'âme. On fait une nichée d'enfants, le destin s'acharne sur eux, on assiste immobile à leur extermination; puis on refait d'autres sans trop songer. De la même façon, la rivière coule toujours dans le même sens, le soleil aussi se lève toujours du même côté. C'est stupide, c'est désespérant; et c'est cela que je n'arrive pas à accepter chez nous ici. »[16]

L'assassinat de Ruben avec la complicité de la société dans ce crime atroce s'explique clairement à partir de l'attitude malheureuse que les parents manifestent à [PAGE 135] l'égard de leurs enfants. En effet ne peut-on dire que la société a désiré la disparition de l'homme qui aurait pu mettre fin, avec la réussite éventuelle de sa politique au niveau national, à la domination de la société traditionnelle par les pères et les mères « dénaturés » ?

Essola le dit :

    « Ma mère! Tu n'es que ma mère. Ruben était, lui, un homme juste. Quelle vénération ses assassins ont-ils eue pour Ruben ? Quand un peuple accepte le lâche assassinat de son seul juste, quelle vénération désormais les mères attendront-elles de leurs fils, les pères de leurs filles, les maîtres de leurs valets, les chefs de leurs subordonnés ? Vous avez tué Ruben ou bien vous vous êtes accommodés de son meurtre pour continuer à vendre vos filles, sans pour autant avoir à répondre des souffrances infligées à ces esclaves par la cruauté de leurs maris. Vous avez assassiné Ruben ou bien vous vous êtes accommodés de ce crime pour que vos fils préférés, rendus irresponsables par votre excessive indulgence, continuent à festoyer impunément avec la rançon de leurs sœurs, à se repaître en quelque sorte du sang de ces malheureuses, comme des cannibales. Vous avez souhaité la mort de Ruben pour bannir la Justice et éviter qu'elle porte le fer dans l'épaisse routine de vos mœurs sauvages. Quelle importance désormais si l'on extermine dix, cent ou mille d'entre nous »[17].

Essola établit ainsi le lien entre les barbaries de la société traditionnelle et l'oppression qui sévit sous le régime de Baba Toura. Il semble que l'un résulte de l'autre : la sauvagerie de la société traditionnelle ne fait pas que la rendre impuissante devant les aberrations des dirigeants politiques actuels mais elle encourage la tyrannie et l'oppression. Les paysans vivent dans la pensée erronée que les structures internes de la société traditionnelle restent intactes sous le régime de Baba Toura contrairement à ce qui pourrait se passer sous le régime du P.P.P. [PAGE 136]

La signification de ce rapport de causalité entre la sauvagerie de la société traditionnelle et l'oppression politique introduite par les dirigeants politiques actuels constitue le centre d'intérêt de la réalité fictive que Beti présente dans Perpétue. Essola connaît une prise de conscience devant la situation mais c'est trop tard car tout est déjà perdu dans les deux domaines. Ruben a été assassiné et Perpétue est morte. Essola n'aurait pas pu empêcher l'assassinat de son idole mais il aurait pu au moins sauver sa sœur des cannibales.

Ce que tout ceci implique c'est l'idée chère à Beti que la lutte menée par les Rubenistes contre les dirigeants politiques actuels ne pourrait réussir qu'à condition qu'une révolution indispensable se réalise au niveau des valeurs traditionnelles, là où le petit peuple est paralysé par des contradictions affaiblissantes.

Mouralis laisse entendre ceci en disant qu'Essola se rend compte qu'il « aurait pu former avec ses deux sœurs une communauté idéale qui aurait reposé en définitive sur de tout autres liens que ceux qu'impose la consanguinité, quelque chose qui aurait participé à la fois de l'amour et de l'amitié, une union d'où le personnage du mari aurait été bien évidemment exclu. »[18].

L'union à laquelle Essola pense ici et qui ne se serait pas basée sur les liens familiaux n'est autre que celle qui le lie toujours avec les autres Rubenistes malgré sa renonciation secrète à l'appartenance au P.P.P., et au nom de laquelle il porte le coup tragique au monde que régissent les valeurs arriérées en tuant son propre frère. Antonia, Perpétue et Essola sont contre l'arriération générale de la société traditionnelle. Ils sont faits pour vivre une autre vie, une vie qui est plus noble et où existe la justice. Ils auraient créé une société dans laquelle le peuple ne serait plus soumis aux coutumes traditionnelles qui l'empêchent de se réaliser pleinement.

Olusola OKE
Department of Modern European
Languages – University of Ife
Ile-Ife, Nigeria


[1] Mongo Beti, Main basse sur le Cameroun, François Maspero, Paris, 1972.

[2] Ibid, Remember Ruben, 10/18, Union générale d'éditions Paris. 1974.

[3] Ibid., Perpétue, Editions Buchet/Chastel, Paris, 1974.

[4] Emile Snyder, « Malaise des indépendances : aperçu du nouveau roman africain d'expression française », Présence francophone, printemps 1976, no 12, p. 69-78.

[5] Mongo Beti, Mission Terminée, Corrêa, Paris, 1958.

[6] Op. Cit., p. 77.

[7] Alors que Mission Terminée pose le problème de désorientation qui marque l'expérience de la jeunesse africaine sous la colonisation, Remember Ruben et Perpétueposent celui beaucoup plus important pour l'avenir et le devenir de la société africaine, à savoir la recherche des moyens capables d'assurer la victoire des forces de progrès sur celles d'arriération que représentent les nouveaux dirigeants politiques africains. Comme M. T. Bestman l'affirme dans son récent article : « Plus que jamais, le roman éternellement sollicité par la réalité événementielle, cesse d'être évasion pour devenir une douloureuse prise de conscience du drame dont l'Afrique est l'éternel théâtre. » (« Structure du récit et méonique de l'action révolutionnaire dans Remember Ruben », Présence Francophone, no 23, Automne 1981, p. 62.

[8] R.P. Smith, « Mongo Beti : The Novelist looks at Independence and the status of the African woman », C.L.A. Journal,vol. XIX March 1976, no 3. p. 301-311.

[9] Mongo Beti, La Ruine presque cocasse d'un polichinelle, Editions des Peuples Noirs, 1976.

[10] Laure Hesbois, « Perpétue et l'habitude du malheur ou Mongo Beti et la révolution avortée », Présence Francophone, no 14, Printemps 1977. p. 57-71.

[11] Yves Benot, « Mongo Beti ou le réalisme contre les colonialismes », Nouvelle Critique, no 93, avril 1976, p. 28-32.

[12] B. Mouralis, « Aspects de l'écriture dans Perpétue et l'habitude du malheur de Mongo Beti », Présence Francophone no 17, Automne 1978, p. 45-68.

[13] Ibid.

[14] Voir E. Mveng, Histoire du Cameroun, Présence Africaine, 1963. p. 437.

[15] Perpétue, p. 16.

[16] Ibid., p. 301-302.

[17] Ibid., p. 294-293.

[18] B. Mouralis, op. cit, p. 6.