© Peuples Noirs Peuples Africains no. 21 (1981) 156-158



NÉCROLOGIE

BISSAY Luc François est né le 9 avril 1926 à New Bell Bassa Douala (Cameroun).

Il milite dès sa création, en 1944, à l'U.S.C.C. (Union des Syndicats Confédérés du Cameroun) et devint le Secrétaire Général du Syndicat national des travailleurs des ports en 1945. A ce titre, il participe activement à la première grande grève déclenchée par les cheminots au cours de la même année.

En 1948, l'engagement syndical de Bissay trouve son prolongement naturel sur le plan politique avec son adhésion à l'Union des Populations du Cameroun (U.P.C.). Il devient ainsi membre du Comité Central de l'U.P.C.

En 1961, grâce à l'action des militants de la Fédération Syndicale Mondiale et de la C.G.T. française, Bissay peut sortir du Cameroun. Ainsi, à l'étranger, grâce aux militants de l'U.P.C., il obtient une bourse d'études en Allemagne de l'Est.

A 35 ans, Bissay se remet aux études. Pendant douze ans, Bissay réussit la brillante performance d'étudier l'allemand, d'accomplir son cycle secondaire et d'obtenir en 1973 le diplôme d'Ingénieur électronicien.

Sur le plan extra-scolaire et universitaire, Bissay vécut maritalement avec une jeune Allemande, Mademoiselle [page 157] Sonny Ahner et eut avec celle-ci un garçon, Sammy Ahner Bissay, né le 6 janvier 1967.

Bissay Luc François qui vient de s'éteindre ainsi en R.D.A. le 12.09.1980 et est enterré dans ce pays, après une longue maladie était marié au Cameroun avant de s'expatrier.

A sa veuve Louise Bissa,

A son fils Sammy Bissay,

A sa compagne, Sonny Ahner,

et à ses 4 frères, ses camarades et combattants de la liberté que nous sommes, adressons nos condoléances les plus attristées; que l'âme de Luc François Bissay repose en paix avec celles de ses multiples frères combattants disparus dans les mêmes conditions à travers le monde sans laisser de trace pour que vive un Cameroun réellement libre et indépendant.

P.S. : Que ceux de nos compatriotes qui s'intéressent au sort du petit Bissay, resté en Allemagne avec sa mère, écrivent à :

Madame SONNY AHNER,
HAMBURGER Str. 21/117
502 ERFURT DDR (République Démocratique Allemande)

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DJOMO Jean-Marie était né vers 1938 à Batié (Haut-Kam).

Comme beaucoup de jeunes Camerounais de son âge, il répond à l'appel pour le combat de l'indépendance lancé par l'U.P.C. comme militant. Au lendemain de la création de l'A.L.N.K. (Armée de Libération Nationale Kamerunaise) en 1960, Djomo prend une part active au sein de celle-ci comme combattant.

C'est à ce titre qu'enyoyé en mission auprès de la Direction de l'U.P.C., malade et opéré, il ne peut retourner au Cameroun.

Après la mort du Président Moumié en novembre 1960, et notamment à cause des événements d'Accra en 1962, Djomo réussit à joindre la France en 1964 où il vécut dans la région parisienne jusqu'en 1972. Bien qu'en retrait de toute activité, il participe très activement [PAGE 158] aux côtés de l'UNEK à la campagne internationale de vie sauve au vice-président de l'UPC, Ernest Ouandié en 1970.

Pour des raisons professionnelles, Djomo se fixe dans la région de Dunkerque; réopéré en 1978, traînant les séquelles de toutes ces opérations, il meurt les reins bloqués le 24 décembre 1980 à Dunkerque et est enterré dans cette ville.

Que toute sa famille, ses amis trouvent ici l'expression des condoléances les plus attristées de toute la grande famille upéciste.

Signé : Un militant upéciste