Que Guy Ossito Midiohouan soit libéré.

Ce jeune intellectuel togolais à qui son double talent d'écrivain et de critique promettait une place éminente dans les lettres était professeur au lycée d'Etat de Franceville au Gabon.

Arrêté au début de février à la suite d'une perquisition à son domicile, il a été détenu pendant une semaine dans les locaux du SEDOC, la police politique de M. Bongo, avant d'être finalement livré au président du Togo, le général Eyadema, ce reître dont la haine pour les intellectuels n'est que trop connue.

Son crime ? Nous avoir adressé, comme contribution destinée au numéro spécial que nous préparons depuis un an sur le thème du retour en Afrique des étudiants et des travailleurs, une nouvelle contenant des allusions satiriques au régime de M. Bongo.

Posté au Gabon le 29 décembre 1980, ce texte ne nous est jamais parvenu;il a été intercepté par les services de sécurité gabonais.

Bien que totalement étrangère aux activités littéraires de son mari, et de surcroît mère d'un enfant de six mois, Madame Midiohouan devait être, elle aussi, vingt-quatre heures après son mari, mise d'autorité dans un avion en partance pour le Togo.

Qui n'imagine le sort de ce couple livré sans défense aux sbires du tristement célèbre dictateur du Togo ?

M. Mamadou Mahtar M'Bow, le directeur général de l'U.N.E.S.C.O. si empressé à user de son autorité pour faire libérer un journaliste français en butte à l'arbitraire du président zambien Kaunda, daignera-t-il intercéder auprès du dictateur francophile Eyadema pour sauver deux intellectuels noirs victimes du même arbitraire ? Voilà un test pour ainsi dire sur mesure.

Quant à nos amis, nous leur demandons de nous aider à sauver Guy Ossito Midiohouan et son épouse en adressant des télégrammes au général Eyadema, président du Togo.